Éducation

Komi Améyo : « Je n'ai pas pris d'argent chez certains responsables politiques »

L'université de Kara – la seconde du Togo- a retrouvé le calme après les violences qui avaient entraîné sa fermeture il y a quelques jours. A l'origine des troubles, les revendications des étudiants concernant les bourses, la couverture sociale ou la diminution des frais d'inscriptions. Le gouvernement n'est pas resté sourd aux demandes tout en soulignant qu'il n'avait pas les moyens de donner satisfaction sur l'ensemble des demandes.

Komi Améyo est le secrétaire général de l'Union Nationale des élèves et Etudiants du Togo et porte-parole du collectif des délégués et des syndicats universitaires. Il s'explique sur les revendications exprimées récemment par les étudiants de l'Université de Kara. Republicoftogo.com : Quel est l'objectif de votre mouvement de contestation ?

Komi Améyo:

Nos revendications se résument en sept points : la construction d'un restaurant universitaire, la construction d'une bibliothèque virtuelle, l'équipement en documents spécialisés de cette bibliothèque, la couverture sociale de 75% de l'Etat aux étudiants en cas de maladie, la diminution des frais d'inscription de 25.000 à 15.000 Fcfa, l'augmentation du nombre de nos tranches d'aide de quatre à six, soit 120.000 au lieu de 80.000 actuels et l'octroi des bourses de troisième cycle aux étudiants méritants.

Republicoftogo.com : ça fait quand même beaucoup !

Komi Améyo:

Pas du tout. Au contraire. Nous sommes réalistes. Vous le savez, l'université de Kara est un jeune établissement et tout manque à la fois. Certains étudiants ne peuvent pas payer leurs études ou même se soigner faute d'une aide financière conséquente.

Republicoftogo.com : Votre mouvement a engendré des violences sur le campus et même dans la ville de Kara

Komi Améyo :

Nous avions entrepris des négociations avec les autorités depuis mai 2006.

Ces discussions ont abouti au décaissement de près de six cent millions pour un certain nombre de travaux sur le campus. Mais nous avons constaté à un moment donné que les travaux ont été arrêtés et les autorités nous ont fait croire qu'il y avait des difficultés de décaissement.

La situation perdurant, nous avons organisé une assemblée générale. C'est à la suite de cette assemblée que les étudiants ont décidé d'une action, notamment la grève pour dénoncer ces blocages et les conditions précaires que nous vivons.

Nous avons rendu compte aux autorités, surtout à notre ministre de tutelle qui a demandé à nous rencontrer; mais rien de concret n'est sorti des échanges. Et le 8 avril, nous sommes passés à acte c'est-à-dire à l'AG qui a débouché sur le mot d'ordre de grève de 72h.

C'est là que nous avons été surpris par une milice composée d'étudiants de policiers en civil et des militaires qui nous ont molesté. Voilà la raison des troubles et nos camarades ont estimé que cela constituait un affront pour les étudiants.

Republicoftogo.com : Vous avez interpellé à la suite des violences

Komi Améyo :

Il s'est passé beaucoup d'autres choses, mais je résume en disant qu'en prison le ministre est venu nous dire que nous n'avions pas notre place en ici. Nous avons été libérés et l'université a rouvert ses portes le 15 avril.

Republicoftogo.com : Vous avez repris les cours sans avoir obtenu satisfaction sur vos principales revendications

Komi Améyo:

Nous avons repris très timidement. En tout cas nous continuions de mener des discussions. Nous sommes entièrement ouvert au dialogue et nous espérons bien obtenir satisfaction.

Republicoftogo.com : Il semble que vous bénéficiez de l'appui de certains hommes politiques ?

Komi Améyo :

Faux ! Nous n'avons aucun soutien. Nos revendications sont purement d'ordre universitaire et nous défendons la cause de l'étudiant togolais, un point c'est tout.

Certains affirment que j'ai pris de l'argent auprès de responsables politiques. C'est ridicule.

Lorsque vous militez pour une cause noble, vous trouvez les moyens. Nous cotisons, les camarades étudiants ont donné un peu d'argent. Nous voulons simplement contribuer à développer ce pays, un point c'est tout !

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