Eco & Finance

Vers une intégration des bourses africaines

La BRVM est un modèle d’intégration

‘Comment faire de l’investissement privé le moteur de la croissance économique et de la transformation structurelle’, tel est le thème d’un panel organisé vendredi à Dakar dans le cadre de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique (CIEA).

Panel auquel participe, notamment, le Togolais  Kossi Félix Edoh Amenounve, président de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM).

Il a à ses côtés l’économiste chinois Justin Lin et Donald Kaberuka, ancien président de la BAD).

Le lien entre la croissance économique, l’impulsion du développement et l’évolution des marchés de capitaux ne sont plus à démontrer’, a rappelé le patron de la Bourse des pays de l’UEMOA.

En Afrique, les Bourses d’Afrique du Sud, du Maroc et d’Egypte qui représentent respectivement 78 %, 6 % et 4 % du total de la capitalisation boursière africaine ont joué un rôle important, de par leurs tailles et leurs performances, dans la dynamique d’émergence de leurs pays. 

Mais qu’en est-il ailleurs en Afrique ?

‘Nos marchés ont permis de mobiliser 10,56 milliards de dollars en 2017 contre 5,1 milliards en 2013, soit un peu plus du double en cinq ans. La tendance de levée de ressources par les entreprises s’est poursuivie avec succès en 2018, avec des opérations telles que celles de MTN Ghana avec 205 millions d’euros, Oragroup avec 87 millions d’euros, Bank of Kigali avec 59 millions d’euros, Mutandis avec 36 millions d’euros, etc’, a indiqué M. Amenounve.

Concernant la BRVM, elle représente 13 % du PIB de l’UEMOA. La capitalisation est largement dominée par les entreprises ivoiriennes et sénégalaises qui représentent respectivement 8 % et 14 % des PIB de Côte d’Ivoire et du Sénégal, alors que ces poids s’élèvent à 248 % pour la Bourse de Johannesburg et 52 % pour la Bourse de Casablanca.  

Face à cette disparité, des solutions existent pour attirer l’investissement privé.

Les solutions sont bien connues et ont fait leurs preuves dans le monde, a souligné le président de la BRVM.

Il y a la mobilisation de l’épargne locale, la nécessaire réforme du secteur de l’assurance-vie en vue d’un meilleur investissement en portefeuille. Il faut mener les réformes nécessaires en vue de favoriser une meilleure intervention des Fonds de pension et des Fonds souverains sur les marchés financiers. Enfin, il est indispensable de favoriser un développement de l’épargne collective à travers les Fonds Communs de Placements (FCP).

KOSO

Kossi Félix Edoh Amenounve

Kossi Félix Edoh Amenounve a également évoqué l’épargne internationale. L’attraction de cette épargne dépend toutefois des conditions de stabilité politique, et de gouvernance des pays d’accueil. Les investisseurs cherchant les meilleures destinations au regard du rapport risque/rendement ou en terme d’existence.

Les besoins de financement du secteur privé africain demeurent très importants et sont en phase avec les ambitions régionales et continentales des entreprises. Par conséquent, il faudrait des modes de collecte et de financement qui soient régionaux ou continentaux. Pour cela, l’intégration des marchés semble être une condition sine qua non, a-t-il indiqué.

A cet égard, la Bourse d’Abidjan est le seul modèle qui existe aujourd’hui au niveau mondial et reconnu par tous comme un exemple réussi de marché de capitaux parfaitement intégré, notamment celui des 8 pays de l’UEMOA, avec un régulateur unique, une bourse entièrement électronique et un système de règlement/livraison intégré avec des titres entièrement dématérialisés.

Au niveau de la Cédéao, le projet d’intégration des 5 bourses à savoir, la BRVM, la Bourse du Nigéria, la Bourse du Ghana, la Bourse de Sierra Leone et la Bourse du Cap Vert, donnerait une place financière dotée d’une capitalisation d’environ 60 milliards de dollars et constituerait la 2e bourse africaine après celle de Johannesburg.

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