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Attention aux placebos !

De nombreux togolais ont recours aux « pharmacies de la rue » pour se soigner. Ce qui n'est pas sans risques, souligne vendredi L'Union. Car les médicaments vendus sur le trottoir sont soit de mauvaises contrefaçons venues de Chine ou d'Inde, soit des médicaments périmés dont la date de consommation a été soigneusement modifiée par les vendeurs.

« Les médicaments contrefaits sont de qualité inférieure et étiquetés frauduleusement pour en dissimuler la nature ou la source et la contrefaçon peut concerner aussi bien des produits de marque que des produits génériques », écrit le journal.Ce phénomène n'est pas propre au Togo, il sévit dans toute la sous-région.

Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Verbatim

Révolution alimentaire

 

En 1977, le Togo un pays agricole à plus de 90%, a connu une crise alimentaire sans précédent. Les denrées alimentaires de base n'étaient plus à la portée des populations, même dans les milieux ruraux. En son temps, les autorités ont dû faire appel à l'aide extérieure pour juguler la famine qui sévissait avec des conséquences néfastes sur les vies humaines.   Pendant des mois, les Togolais étaient nourris aux céréales qu'ils méconnaissaient complètement.. Le maïs et les autres céréales cultivés sur place étaient devenus des produits de luxe à cause de leur cherté. Les produits de premières nécessités n'étaient plus des composantes de l'alimentation individuelle des populations. Dans ce cas, la balance alimentaire est dominée par la quantité et non par la qualité.

A la suite de cette douloureuse période, le régime en place a initié "La Révolution Verte", un programme agricole dont le succès a permis au Togo de posséder un important grenier de céréales.

Pour y arriver, une campagne de retour à la terre a été lancée et très bien suivie par les populations. De sorte que les fonctionnaires se retrouvaient chaque week-end au champ la houe à l'épaule. Au finish, les produits alimentaires étaient abondants, suffisants et le pays en exportait vers les pays limitrophes et ailleurs.

Malheureusement, cet engouement s'est effrité petit à petit et l'on assiste aujourd'hui à un relèvement des prix des denrées. Depuis quelques temps, le ministère en charge de l'agriculture réfléchie sur les moyens pratiques pour moderniser l'agriculture en vu d'affermir l'autosuffisance alimentaire dans le pays. Il n'hésite pas à faire recours aux soutiens extérieurs pour la mécanisation, la modernisation, la réorganisation et le financement de l'agriculture. C'est dans cet ordre d'idée qu'a eu lieu la signature  de convention de financement du projet " Renforcement des bases de la sécurité alimentaire des ménages agricoles vulnérables au Togo " le mardi dernier à Lomé entre l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et le gouvernement togolais.

Il s'agit d'un programme qui, en dix huit mois, permettra aux groupes cibles constitués par 22.000 producteurs agricoles vulnérables dont 17.000 producteurs de céréales et 5.000 maraîchers, d'accroître leurs productions. Le ministre Kossi Ewovor de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche l'a si bien indiqué : "ce projet permettra au gouvernement de concrétiser la facilité qui lui est faite dans le cadre de la stratégie de relance de la production agricole, d'améliorer la sécurité alimentaire et de s'attaquer à un volet important de cette stratégie à savoir l'appui aux populations vulnérables." Reste à amener les populations à suivre à la lettre les recommandations pour une réelle croissance agricole durable dans le pays.

 

 

 

Lutte contre le financement du terrorisme

Les députés donnent carte blanche au gouvernement

Après le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger et le Sénégal, c'est au tour du Togo de ratifier la loi Uniforme relative à la lutte contre le financement du terrorisme dans les Etats membres de l'Union monétaire ouest africaine (Umoa). L'Assemblée nationale en a donné carte blanche au gouvernement, en adoptant le projet de loi lors de la séance plénière extraordinaire du 28 août 2009. Un visa pour les autorités publiques de traquer et de réprimer les moindres signes tendant à transformer le territoire national en repère d'une filiale du terrorisme international.

Forte de 75 articles repartis en 5 titres, la loi relative à la lutte contre le financement du terrorisme vient ainsi compléter et renforcer le dispositif de lutte contre la criminalité financière transnationale notamment les textes relatifs à la lutte contre le blanchiment de capitaux. Son adoption par les députés permettra au Togo et aux autres membres de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa), entre autres, de mettre en Œuvre leurs engagements découlant de la signature de la Convention des Nations Unies du 9 décembre 1999 relative à la répression du financement du terrorisme.

Depuis l'adoption de la directive de l'Uémoa en juillet 2007 en la matière, le Togo ne s'est pas vraiment empressé de s'exécuter, le pays, expliquent les commissaires du gouvernement, «ne sentant pas l'extrême urgence de phénomène du financement du terrorisme». «Mais la prolifération de la drogue dans l'espace UEMOA, à des degrés divers, a poussé le gouvernement à accélérer l'adoption de ce texte», évoque-t-on finalement. Par ailleurs, il est repéré quelques «comportements suspects» liés au financement du terrorisme au niveau des frontières du pays.

Le financement du terrorisme, aux termes de l'article 4, est défini par la loi comme l'infraction constituée par le fait, par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, délibérément, de fournir, réunir ou gérer ou de tenter de fournir, réunir ou gérer des fonds, biens, services financiers ou autres, dans l'intention de les voir utilisés, ou en sachant qu'ils seront utilisés, en tout ou partie, en vue de commettre du terrorisme. L'infraction est consommée même si les fonds n'ont pas été effectivement utilisés, même si les faits à l'origine de l'acquisition des fonds sont commis sur un autre territoire. Nulle considération de nature politique, philosophique, idéologique, raciste, ethnique ou religieuse, ni aucun motif analogue ne peuvent être invoqués pour justifier une association ou acte constitutifs de financement du terrorisme, refuse la loi.

La prévention

Pour tenter de tuer le fléau dans l'Œuf, et ne pas être mis devant le fait accompli – avec une sous région de plus en plus menacé du côté du Niger et du Mali –, la loi prévoit de prévenir ou de détecter le financement du terrorisme. Le blanchiment en étant en majorité à la source, il s'agit pour le gouvernement de faire respecter la réglementation des relations financières extérieures, de prendre des mesures d'identification des clients et de l'ayant-droit économique, ainsi que de surveiller particulièrement certaines opérations. Ou encore de prendre des mesures à appliquer aux opérations de change manuel, ainsi qu'aux casinos et établissements de jeux. Dans le viseur des organes de surveillance se trouvent notamment le Trésor public, la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao), les organismes financiers, les membres des professions juridiques indépendantes, lorsqu'ils représentent ou assistent des clients en dehors de toute procédure judiciaire…

Des sanctions

Lorsque, par suite soit d'un grave défaut de vigilance, soit d'une carence dans l'organisation de ses précautions internes de contrôle, l'un des milieux visés a méconnu ses obligations, l'Autorité de contrôle ayant pouvoir disciplinaire peut agir d'office dans les conditions prévues par les textes législatifs et réglementaires spécifiques en vigueur. La Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) – créée dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent – en est informée. Ainsi que le Procureur de la République. Le juge d'instruction peut, conformément à la loi, prendre des mesures conservatoires qui ordonnent,  notamment aux frais de l'Etat, la saisie ou la confiscation des fonds  et des biens en relation avec l'infraction de financement du terrorisme, objet de l'enquête et de tous les éléments de nature à permettre de les identifier, ainsi que le gel des sommes d'argent et opérations financières portant sur lesdits biens.

L'autorité compétente ordonne, par décision administrative, le gel de fonds et autres ressources financières des terroristes, ainsi que de tous ceux qui financent le terrorisme et les organisations terroristes. Ce gel intervient sans délai et sans notification préalable aux personnes, entités ou organismes concernés. Une liste de ces personnes, entités ou organismes peut, le cas échéant, être dressée.

Dans le cas où elle s'oppose à l'exécution non prévues par la législation nationale, l'autorité judiciaire, saisie d'une demande relative à l'exécution de mesures conservatoires prononcées à l'étranger, peut substituer à celles-ci les mesures prévues par le droit interne, dont les effets correspondent le mieux aux mesures dont l'exécution est sollicitée.

Les personnes physiques coupables d'une infraction de financement du terrorisme sont punies d'une peine d'emprisonnement de 10 ans au moins, et d'une amende égale au moins au quintuple de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de financement du terrorisme. La tentative d'un fait de financement du terrorisme est punie des mêmes peines. L'entente ou la participation à une association en vue de la commission d'un fait constitutif du financement du terrorisme, l'association pour commettre ledit fait, l'aide, l'incitation ou le conseil à une personne physique ou morale, en vue de l'exécuter ou d'en faciliter l'exécution sont punis des mêmes peines. Les peines sont portées au double lorsque l'infraction de financement est commise en bande organisée, ou lorsqu'elle est commise de façon habituelle ou en utilisant les facilités que procure l'exercice d'une activité professionnelle.

Peines complémentaires

En complément, les personnes physiques coupables des infractions de financement du terrorisme peuvent également être interdites définitivement du territoire national ou pour une durée de 3 à 7 ans prononcée contre tout étranger condamné. Elles peuvent être interdites de séjour pour une durée de 3 à 7 ans dans certaines circonscriptions administratives. Elles peuvent également être privées du passeport pendant 2 à 5 ans, et interdites de quitter le territoire national  L'exercice des droits civils peut leur être refusé pendant la même durée. Il est décrété contre eux l'interdiction définitive ou pour une durée de 5 à 10 ans l'exercice de la profession ou l'activité à l'occasion de laquelle l'infraction a été commise, ainsi que l'interdiction d'exercer une fonction publique.

Spécifiquement, la loi met un accent sur l'entraide judiciaire entre Etats membres et l'extradition. Les juridictions nationales sont compétentes pour connaître des infractions prévues par la loi Uniforme relative à la lutte contre le financement du terrorisme, commise par toute personne physique ou morale, quelle que soit sa nationalité ou la localisation de son siège, même en dehors du territoire national, dès lors que le lieu de commission et situé dans l'un des Etats membres de l'Uémoa. Elles peuvent également connaître des mêmes infractions commises dans un Etat tiers, dès lors qu'une convention internationale leur donne compétence.

La bonne foi du Togo et la mise en Œuvre de cette loi Uniforme seront évaluées par le Groupe international d'action contre le blanchiment d'argent (GIABA), appuyé par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l'Uémoa. Un rapport et des recommandations en seront adressés aux autorités.

 

 

 

Production de riz

Le Togo se fixe une croissance de 37%

Bénéficiaire  du projet «Initiative d'Urgence sur le Riz», mis en place par le Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO) et l'Association pour le Développement du Riz en Afrique (ADRAO), le Togo veut accroître de 37% la production de cette denrée. Par conséquent,  le volume des importations de riz diminuerait de 17 %, soit 13 millions de dollars. Selon les spécialistes de l'Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA), le Togo dispose d'énormes potentialités pour la production rizicole. Il s'agit notamment des bas -fonds et plaines alluviales non encore exploitées, d'une pluviométrie favorable (900-1400 mm de pluie par an) et d'une gamme de variétés de riz améliorées, performantes et adaptées aux différentes écologies.

A l'issue de la campagne agricole 2008-2009, 376 tonnes de semences certifiées des variétés de riz ont été produites de même que 8 tonnes de semences de base..

Par ailleurs, les experts du ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la pêche annoncent une prévision de 18.000 tonnes de riz blanc pour la campagne agricole 2009-2010.

En plus du projet «Initiative d'Urgence pour le Riz», le Togo bénéficie d'un autre projet intitulé «Accès aux Statistiques rizicoles». Financé par le gouvernement japonais, il vise le renforcement des capacités des pays africains pour la fourniture des statistiques fiables et en temps opportun afin de guider les formulations des programmes de développement rizicole.

Il convient de remarquer que la 27ème session ordinaire du Conseil des Ministres des pays membres du Centre du riz pour l'Afrique s'est ouverte ce 3 septembre 2009 à Lomé. «Les importations de riz rendues inévitables à cause de la faiblesse de la production africaine ont de sérieuses répercussions sur nos pays et les assujettissent à un marché international très aléatoire. Ces importations sont lourdes de conséquences pour la balance commerciale et constituent un frein majeur aux efforts de développement économique et de réduction de la pauvreté», fait remarquer le Premier ministre Gilbert Houngbo à la cérémonie de lancement des travaux.

 

 

 

 

Pour plus de compétitivité

L'ATC veut faire consommer les produits togolais

Après avoir souhaité une subvention publique de l'Etat pour renforcer ses activités, c'est le nouveau challenge que veut relever l'Association togolaise des consommateurs (ATC) dans le cadre des 10 ans de l'organisation de défense des droits du consommateur/usager togolais.

A la barre de la journée de réflexion marquant l'événement, le secrétaire général du Patronat, Mocktar Sow, a facilité les échanges sur le thème «Consommons Produits Togolais». Tout un appel pour en faire un vecteur de productivité, de qualité et de compétitivité. En somme, pour faire consommer les produits togolais sur le marché national et international. Ou transformer le label «made in Togo» en une voie de lutte contre la pauvreté.

Au finish, on aura dessiné le tableau des difficultés rencontrées par les produits togolais pour se rendre compétitifs et attractifs. Pendant que les produits étrangers sont lourdement subventionnés depuis la production jusqu'à la mise sur le marché, en passant par le transport, les produits locaux manquent lourdement de soutien financier ; ce qui oblige la masse paysanne à recourir aux prêts usuriers des coopératives d'épargne et de crédit, qui se révèlent un mal nécessaire car les banques traditionnelles exigent des conditions impossibles.

A côté, la production locale souffre du défaut d'encadrement, de suivi et de marketing. D'où des interrogations qui restent sans réponse : quelle publicité fait-on pour inciter la consommation des produits togolais ? Quelle organisation sérieuse ont mis en place les producteurs er les revendeurs ? A-t-on un plan de communication et de promotion derrière les biens produits ?

Bref, il faut repenser la politique de production et de consommation pour redonner un sens au slogan «Consommons Produits Togolais» inventé aux temps forts du monopartisme et resté plus, depuis lors, un mot de passe du parti au pouvoir. Surtout que, au constat, il y a des produits togolais qui restent mieux connus et valorisés à l'étranger qu'au Togo.

Aujourd'hui, beaucoup veulent y voir une faiblesse de l'Etat qui n'encourage point ses fils producteurs et ses biens locaux. Seulement, répond le directeur du Commerce intérieur, le ministère du Commerce ne peut pas mettre en place une politique qui favorise les produits locaux avec l'obligation de réguler la concurrence entre ces produits et les produits étrangers selon les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Et de conclure qu'il revient au secteur privé de poser les premiers pas en innovant. «Le pouvoir public ne peut que l'accompagner». Un cercle vicieux, selon les mots du Lt-Col. Ouro-Koura Agadazi, directeur de l'Agence nationale pour la sécurité alimentaire (ANSAT) qui en appelle plus au bon choix des producteurs entre le gain immédiat et la projection d'améliorer sa situation personnelle sur un temps donné. M. Sow trouve la solution : se mettre en coopérative pour produire et vendre, tout en étant audacieux.

Exemple pris chez les Israéliens où des bouses de vaches sont transformées pour produire du méthane et, finalement, de l'électricité actuellement revendue à la Compagnie nationale d'électricité à coût de milliards de francs Cfa.

Un cas qui contraste avec celui de la localité de Djarpanga au Togo où on brade une voiture d'ignames à 1.000 francs pour garantir l'achat d'un stylo à son enfant, à défaut de laisser pourrir par manque de client véreux venu de la ville.

C'est ici que se pose la récurrente question de l'intervention de l'Etat qui doit désormais créer une concertation entre les structures étatiques et/ou les ministères pour contrôler la commercialisation des produits togolais. Mieux, il lui revient d'ériger un vrai laboratoire de contrôle de qualité (un maillon de la chaîne qui s'impose à la consommation), avec des frontières grandement ouvertes aux produits étrangers qui inondent les marchés nationaux.

Libéralisme oblige. Au-delà, le thème appelle à la rationalité du consommateur basée sur la satisfaction tirée de l'usage du bien, l'utilité et les caractéristiques du bien, les contraintes budgétaires, le rôle du prix…et une prise de conscience du consommateur qui doit changer de comportement.

Il faut donc consommer les produits locaux pour favoriser l'émergence d'un tissu industriel fort et compétitif, relancer la production et l'économie, fournir du travail aux jeunes, permettre un accroissement des recettes de l'Etat (avec une contribution du secteur informel au PIB de 20%), éviter l'économie de traite, permettre une meilleure traçabilité et sécurité alimentaire. «On marque ainsi un intérêt auprès des femmes qui sont majoritaires à 95% dans les activités artisanales, surtout dans le secteur de la poterie, du tissage, de la vannerie, du tressage des nattes, de la couture, de la coiffure et du tressage des cheveux», avance Guy Lorenzo, ministre en charge du Commerce. On peut donc comprendre que la consommation locale embrasse l'agriculture (riz, céréales, friandises, légumes, tubercules, fonio, fruits, pomme de terre, etc.), l'élevage (bovins, caprins, volailles, poissons, etc.), l'industriel (produits agroalimentaires et manufacturés, etc.).

Rappelons que l'ATC a marqué le mouvement consumériste togolais en influençant de nombreuses prises de décision allant dans le sens de l'amélioration du bien-être de la population. Elle est créée le 9 janvier 1999 pour défendre et protéger les consommateurs au Togo dans la mouvance des libertés à partir de la libéralisation de la vie politique économique et sociale des années 1990.

 

 

 

 

Ajustement structurel et apurement de la dette

Le Japon accorde 3 milliards Cfa au Togo

 

Afin de permettre au Togo de promouvoir les efforts d'ajustement structurel économique et de faire face notamment à sa dette, le Japon lui a fait don de 600 millions de yens, soit environ 3 milliards de francs Cfa. Cet appui permettra également au Togo d'acquérir plusieurs articles tels que les produits pétroliers, les matériaux de construction, des matériaux agricoles, afin de «stimuler » les activités économiques du pays, a expliqué l'ambassadeur du Japon au Togo Yoshifumi Okamura, lors de la signature des documents mardi à Lomé. «Ce don va également permettre de constituer un «fonds de contrepartie» qui servira plus tard à mener divers projets de développement économique et social au Togo», a souligné le diplomate.

Les relations entre le Togo et le Japon son devenues particulièrement actives. L'ambassadeur Yoshifumi Okamura souligne à cet effet "la bonne appréciation du Togo par le Japon et l'instauration progressive de la démocratie, mais surtout de la bonne gouvernance". Longtemps privé d'aide extérieure, le Togo a renoué avec la communauté des bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, à la faveur des élections législatives d'octobre 2007 jugées régulières par la communauté internationale.

En un an, le Togo vient ainsi de bénéficier de 25,8 milliards de francs du gouvernement japonais. Avant ce don, le Japon avait effacé, en décembre dernier, 17 milliards de francs de dette du Togo.

Un allègement décidé sur la base des conclusions de consultations le 12 juin 2008 à Paris. A cela se sont ajoutés, en avril,  2,3 milliards de francs pour la création d'environnements favorables aux enfants à travers la participation communautaires, et 3,5 milliards de francs dans le cadre de l'Aide alimentaire.

Le Japon est le troisième créancier du Togo, après la Suisse et la France, indique-t-on de source officielle.

 

 

Changements climatiques en Afrique de l'Ouest

Le Togo rassemble des experts le 15 septembre à Lomé

Des experts ont souvent affirmé, en ce qui concerne l'Afrique de l'ouest, que si rien n'est fait, de vastes aires de la côte allant de la  Mauritanie au Cameroun  seront sous les eaux vers la fin de ce siècle, essentiellement comme résultat direct des changements du climat. Les conséquences humaines du processus de dérèglement continu du climat sont déjà visibles dans la sous-région.

Les projections montrent qu'elles iront en s'amplifiant de manière significative au fil des années. Lors de la réunion des Etats membres de la CEDEAO qui s'est tenue à Cotonou (Benin) en octobre 2008, les experts, ainsi que les ministères compétents d'Afrique de l'ouest, se sont par conséquent engagés à intensifier et à coordonner les efforts des pays visant à lutter contre le changement climatique.

Par ailleurs, d'autres études démontrent amplement que le réchauffement de la planète affectera – et, dans certains cas, est déjà en train d'affecter -- la vie de millions de personnes à travers le monde. Les effets négatifs incluent une augmentation dramatique des catastrophes climatiques, notamment une augmentation du niveau des mers, l'aggravation de la sécheresse, les inondations, la rareté en eau potable, ainsi que la diffusion rapide des maladies liées à ces fléaux.

C'est dans cette lignée qu'une conférence sous-régionale, organisée par les Nations Unies, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) et le gouvernement togolais, se tient les 15 et 16 septembre prochain à Lomé.

Elle rassemble près de 80 personnes, experts, acteurs du secteur et gouvernants concernés autour du thème  Changements climatiques et protection : défis pour l'Afrique de l'ouest, d'après le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

La rencontre se propose de plaider pour une plus grande prise de conscience par les Etats membres de la CEDEAO de la pertinence de l'approche « droits de l'homme » dans la résolution des défis de protection liés aux changements climatiques. Et la Déclaration de Lomé, qui sera adoptée à l'occasion, pourrait servir de contribution des Etats membres de la CEDEAO à la 15ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP15), qui se tiendra du 7 au 18 décembre 2009 à Copenhague, en Suède.

Les changements climatiques ont traditionnellement été considérés comme une question environnementale. Plus récemment, explique OCHA, ils ont commencé à être appréhendés sous l'angle économique.. Cependant, la grande complexité du défi des changements climatiques devenant chaque jour plus évidente, une attention croissante est désormais accordée aux dimensions humaine et sociale des changements climatiques.

 

 

 

Reportage

Les pharmacies du trottoir, le danger de l'informel

 

La précarité aidant une frange importante de la  population togolaise a recours aux pharmacies de la rue pour se soigner à moindres  frai, ignorant le plus souvent les dangers auxquels elle s'expose.. Les sources médicales indiquent cependant que ces pratiques sont à l'origine de la montée en flèche ces dernières années du nombre de malades souffrant de l'insuffisance rénale et des maux cardiovasculaires.

 

Le commerce illégal des médicaments et la concurrence déloyale faite aux pharmacies légales sévissent au Togo depuis les années 1990. Malgré les descentes sur le terrain des agents de contrôle des services de la santé publique, le phénomène s'est considérablement amplifié en l'absence d'une législation répressive sur le long terme.

Ce commerce est devenu florissant grâce aux contrebandiers.

Les consommateurs assistent ainsi à la recrudescence des produits non certifiés dans les divers marchés. Il s'agit, entre autres, des produits pharmaceutiques comme le paracétamol ou la chloroquine, des produits de toilettes constitués par des pâtes dentifrices, papiers hygiéniques et des produits d'entretien dont la plupart viennent du Nigeria ou de l'Inde et qui ne respectent pas la composition chimique. Selon certaines sources, de nombreux produits en provenance de Chine, seraient des placebos. 

Mais, ce sont des produits qui sont à la portée de la bourse du togolais moyen. «J'achète les médicaments dans la rue par faute de moyens financiers. Je  n'ignore pas que je coure quelques dangers mais les médicaments sont trop chers dans les pharmacies. Je  n'ai pas le choix», affirme une mère de famille. «Il y a quelques mois j'ai pu me soigner avec des médicaments de rue trois fois moins chers que dans les pharmacies normales», ajoute t-elle.

Ce commerce illégal tend même à devenir une tradition dans les familles (des parents aux enfants), car ce ne sont pas les clients qui manquent. «Un camarade du lycée qui a récupéré le commerce de médicaments de sa maman n'a rien à envier à nous qui sommes aujourd'hui fonctionnaires de première classe. Il vit mieux que nous», martèle, K. A.

Mal entreposés et généralement exposés aux rayons solaires, ces produits sont issus de la contrefaçon avec des imitations des produits de plusieurs firmes pharmaceutiques de renom. Les médicaments contrefaits sont de qualité inférieure et étiquetés frauduleusement pour en dissimuler la nature ou la source et la contrefaçon peut concerner aussi bien des produits de marque que des produits génériques.

Dans les pays riches, la contrefaçon concerne le plus souvent des médicaments coûteux tels que les hormones, les corticoïdes et les antihistaminiques. Dans les pays en développement, comme le Togo, les médicaments qui font le plus souvent l'objet de contrefaçons sont ceux qu'on utilise contre des affections potentiellement mortelles comme le paludisme, la tuberculose,  et le VIH/SIDA. Il faut aussi souligner que le commerce de ces médicaments affecte davantage les pays où le contrôle et l'application de la réglementation pharmaceutique sont moins stricts, où l'approvisionnement en médicaments de base est insuffisant et irrégulier, où les marchés ne sont pas réglementés et les prix ne sont pas abordables. C'est le cas des prix des produits dans  nos pharmacies où des rumeurs courent que les pharmaciens et les médecins en connivence avec les délégués médicaux prescrivent des médicaments coûteux

Le ministère de la santé avait en 2004, fermé des structures de santé  non agréées et avait à maintes reprises endurci le contrôle douanier sur les produits pharmaceutique entrant au Togo.

Les résultats mitigés de ces actions ont sans doute montré les limites de leur efficacité. Car malgré la ferme volonté et la détermination affichées par les pouvoirs publics, on observe encore que les pharmacies du trottoir ont pour ainsi dire de beaux jours devant, et qu'ils se créent et fonctionnent clandestinement des centres de santé qui ne répondent pas toujours aux normes en vigueur. Car toujours est-il que pour des raisons économiques, géographiques ou sociales, de nombreuses personnes n'ont pas le choix et se dirigent vers «ces centres commerciaux» pour avoir accès aux soins de santé.  Entre les pharmacies du trottoir, les centres de santé illégaux et les charlatans ambulants, la santé de nombreuses personnes est ainsi menacée par des pseudo-praticiens qui en ont fait un fonds de commerce. 


Véritable problème de santé public, les autorités togolaises devraient prendre des mesures répressives comme les saisies de stock de faux médicaments, le paiement d'amende ou des peines d'emprisonnement. Il faudra aussi sanctionner  les structures de formations sanitaires illégales qui fonctionnent toujours. Les populations elles-mêmes doivent aussi prendre pleinement conscience des dangers de l'informel dans un domaine, la santé, où on ne risque pas seulement ses sous, mais surtout sa vie.

© L'Union du 4 septembre 2009

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