Médias

Charabia mal agencé

Vincent Hugeux à découvert la cause unique des malheurs de l'Afrique celle qui l'entraîne au déclin : ce sont ses faux amis français , communicateurs, journalistes, avocats, juristes.

Il s'ensuit 330 pages d'un charabia mal agencé et obtus où l'auteur nous vomit ses fiches souvent recopiées dans la Lettre du Continent. Les erreurs abondent. Les approximations aussi. Le style est pompeux : plutôt de la catégorie des pompes funèbres. Que l'on en juge à travers cette formule de l'apprenti écrivain: « Les formules paraissent ciselées dans le bois dont on fait le cercueil politique » L'auteur parait avoir un compte à régler avec ses confrères. Il serait le chevalier blanc qui émergerait d'un ensemble nauséabond. Jeune Afrique et le Figaro sont ses cibles préférées.

Journaliste à l'Express, il justifie en une demi-page les publi-reportages de l'hebdomadaire, mais s'en prend aux activités publicitaires des autres organes de presse.

Les chefs d'Etat sont ses victimes favorites. Quitte à s'emmêler la plume en prétendant par exemple que Faure Gnassingbé aurait proposé une concession de pèche à un journaliste du Figaro confondant ainsi sans doute le Togo et la Mauritanie. Naturellement aucun dirigeant africain ne trouve grâce à ses yeux : ce seraient tous des satrapes soutenus a tort par la France.

Mais, bien sur on ne trouvera pas dans ce livre un mot sur les grands groupes industriels et financiers qui plument les africains.

Pas un mot non plus sur la dégradation des termes de l'échange qui enfonce l'Afrique dans la misère. Et, pour cause, Hugeux le vertueux n'a pas fait jouer la clause de conscience quand le marchand d'armes Dassault a pris le contrôle de l'Express. Il est bien mal placé pour venir donner des leçons de morale à sa profession.

Cet ouvrage parait relever davantage de la psychanalyse que de l'africanisme.

Ignorant des réalités africaines, Hugeux, à l'ego surdimensionné, les appréhende par le petit bout de la lorgnette : la société médiatique bobo parisienne.

Obsédé par l'argent, il en voit partout et oublie les amitiés, les passions, l'altruisme. S'étant délivré à lui-même un brevet de respectabilité, il observe de son Olympe tous ses confrères en se prenant pour le primus inter pares alors qu'il est plus proche de « l'asinus au tableau ».

Un conseil à l'auteur : qu'il relise La Fontaine et la fable de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bŒuf.

Komlan Akole

A lire si vous n'avez vraiment rien d'autre à faire.

Les Sorciers blancs. Enquête sur les faux amis français de l'Afrique

Vincent Hugeux

Edition Fayard

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