Médias

La bataille électorale est lancée !

« La bataille de 2010 est résolument lancée », titre vendredi L'Union. A quelques mois de l'élection présidentielle, le ton est donné avec une nouvelle crispation entre le pouvoir et l'opposition. Une tension née de l'élection d'Henri Kolani à la présidence de la Commission électorale. Les choses ne sont pas simples, note L'Union. « L'ambassadeur de France Dominique Rénaux et ses collègues de l'Union européenne ont aussi constaté des difficultés dans la mise en Œuvre du nouvel accord de Ouagadougou », écrit le journal.

Pour le moment, les partis d'opposition se contentent de déclarations enflammées dans les médias togolais et internationaux. Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Verbatim

Ajavon Zeus, mon avocat et mon accusateur

 

"C'est en méconnaissance des dispositions de la Constitution et du code de procédure pénale que la Cour a été saisie". Telle a été la substance de la dernière décision de la Cour Constitutionnelle saisie par les deux avocats de l'honorable Kpatcha Gnassingbé. En effet, depuis qu'ils ont été constitués par la femme du député dans l'affaire de tentative d'attentat contre la sûreté de l'Etat, les deux bruyants avocats n'ont cessé de clamer le vide juridique du dossier. Pour ce faire, ils tentent par tous les moyens d'obtenir l'arrêt de la procédure contre leur client.

C'est ainsi qu'ils ont saisi une première fois la Cour Constitutionnelle lui demandant de créer sa propre jurisprudence pour mettre fin aux poursuites judiciaires contre le demi-frère du Chef de l'Etat. Même si tout le monde sait qu'ils n'ont pas encore la moindre page du dossier, ils doivent néanmoins être entendus dans leur recherche de la vérité. Malheureusement leur méthode n'a pas reçu l'assentiment de la plus haute juridiction du pays. Voilà pourquoi, elle les avait renvoyés à leur copie.

La deuxième tentative aussi ne sera pas la bonne. La Cour a estimé que nos deux chers avocats méconnaissent les dispositions de la Constitution et du code de procédure pénale. Personne ne comprendrait comment des praticiens de droit en sont arrivés là. Lorsque je disais que ce sont des avocats propagandistes, l'on m'a traité de tous les noms d'oiseau. En tout cas le temps m'a donné raison.

J'ajoute ici une autre réflexion en rapport avec Maître Ajavon Zeus. Il est membre d'un organisme qui s'appelle Cacit, Colletif des associations contre l'impunité, installé quelques temps après les douloureux évènements post électoraux de 2005. Le but de cette association, victime il y a quelques jours d'un cambriolage suspect, est de défendre les victimes des violences électorales.

Ce qui sous-entend que le Cacit est l'avocat des opprimés, des déplacés…des sans voix. Au cours de plusieurs émissions, entretiens, débats, voire même des conversations entre concitoyens, certaines personnes n'hésitent pas à dénoncer des autorités présumées responsables des abus contre leurs frères. Selon certaines indiscrétions, les auteurs et leurs commanditaires des crimes 2005 se trouveraient parmi les présumés auteurs de la tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

Dans ce cas, Me Ajavon Zeus, serait-il devenu l'avocat des bourreaux et des victimes? Sans chercher loin, je me suis rendu compte que les erreurs commises par le bouillant avocat Zeus laissent à désirer. Quelle est sa logique alors, quand bien même que ces propos ne viennent pas de lui? Cherche-t-il à sortir l'honorable de cette affaire de tentative d'atteinte à, la sûreté de l'Etat pour l'inculper après pour violence? Ou, veut-il l'enfoncer davantage ?

Dans tous les cas, rien ne justifie aujourd'hui ce zèle à vouloir se faire un nom d'avocat émérite avec des bourdes aussi flagrantes alors que l'affaire n'est pas encore enrôlée. Nous sommes dans un Etat de droit, et tout individu, quelles que soient ses bévues, a droit à une défense digne de ce nom. Mais pas un avocat accusateur. Voyons !         

 

 

 

 

Après le décret présidentiel

La bataille de 2010 résolument lancée

«Monsieur Kolani Kinam Lardja Henri est nommé président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le présent décret qui prend effet à compter de sa date de signature sera publié au Journal Officiel de la République togolaise».

C'est le coup de sifflet donné le 18 septembre 2009 par le président Faure Gnassingbé pour taire toutes les controverses qui sont chantées pour réfuter l'élection du membre du PDR par la seule majorité présidentielle depuis le 14 septembre. Le locataire du palais présidentiel a ainsi lancé la bataille mouvementée du 28 février 2010, selon le chronogramme de la CENI à entériner ultérieurement par décret du chef de l'Etat. Et, au simple constat, tout le monde fait son boulot.

La Commission électorale veut sereinement égrener ses séances plénières. Tout en maintenant le frein à main pour retrouver les «amis de l'opposition» à qui on continue de garder jalousement (jusqu'à quand ?) les postes de vice-président et de rapporteur du bureau définitif. Ici, on s'en tient à défendre le caractère technique des tâches accomplies. «Au-delà du poste sensible et hautement politique de président de la CENI, nous nous attelons à des travaux techniques sur lesquels nous croyons que l'opposition, même quand elle va revenir, ne trouvera pas grande chose à redire à ce qui est déjà fait», croit savoir M. Kolani.

Seulement, les dix membres qui siègent actuellement ne veulent rien dire de ce qui pourra advenir si l'opposition ne regagnait toujours pas les rangs. «On avisera», lâche-t-on simplement. L'interprétation faite par une certaine opinion croit savoir que le RPT, au pouvoir, sera obligé de tout prendre pour combler le vide. Le ministre Pascal Bodjona, lui, veut toujours rêver que l'opposition a gardé les vertus démocratiques. Mais que vaudra une CENI dont l'unique force demeure le parti présidentiel ? Que concluront alors les partenaires au processus ?

L'ambassadeur Dominique Rénaux et ses collègues de l'Union européenne ont aussi constaté des difficultés dans la mise en Œuvre du nouvel accord de Ouagadougou. Et, du point de vue européen, ces obstacles ne pourront être surmontés que par l'esprit de dialogue, de concertation et de la pleine responsabilité des partis impliqués.

En attendant, la CENI a déjà opéré sa première sortie médiatique en publiant le chronogramme rigoureux qui mène au 28 février.

Encore qu'il ne faut point s'enfermer dans des appréhensions politiciennes qui ne facilitent nullement le consensus. Surtout qu'on a l'impression ou la certitude que les membres de la CENI veulent se comporter en missionnaires à la solde des partis politiques et des organisations dont ils sont issus, selon les mots de Pascal Bodjona. Toutes les sous-commissions doivent être créées avant le 30 septembre.

Quant à l'opposition, elle ne jure que par la dernière saisine du facilitateur Blaise Compaoré et un nouveau tour à Ouagadougou pour faire plier le RPT.

Même si, par la dernière illustration, elle a entériné une composition de la CENI arrêtée par le CPDC et le gouvernement, après moult tapages et rejets. Visiblement angoissée, elle se contente des interviews et des déclarations. A l'occasion, le duo UFC-CAR a affiché une union de conférence de presse pour démentir un temps soit peu l'improbable alliance.

Avant le choix décisif. Aujourd'hui, l'opposition parlementaire –rejointe par tous les opposants du moment– n'entend point céder et veut garder l'espoir que la présidence de la CENI lui revienne de grâce, au vu de sa position minoritaire, et non de droit. Mieux, en vertu de tout ce qui est dit à Ouaga le 8 août 2009. Puisqu'il faut bien convaincre de ce que «beaucoup de choses sont dites sur qui compose la CENI, qui doit diriger la CENI». Difficile de brandir la preuve dans la mesure où les accords secrets ne lient que leurs signataires.

L'évidence, c'est qu'aucun texte n'octroie directement la présidence de la CENI à l'opposition. Et, apparemment, le parti de Gilchrist Olympio devra attendre encore pour tout reprendre au départ. Qu'à cela ne tienne, il faut aussi essayer les marches de protestation. Car il était également convenu au Burkina que «personne ne peut imposer à la CENI son mode de fonctionnement». En clair, il n'y a eu aucune entente. Faut-il simplement y voir les agitations d'avant scrutin ?

De son côté, le gouvernement trouve tout régulier et légal en s'appuyant sur l'article 20 du code électoral. Et  veut rester en dehors d'une institution par principe indépendante tout en reconnaissant «les difficultés réelles ou supposées dans le choix du président de la CENI». Mieux, il comprend la relation entre cette envie de présider la CENI et l'organisation pour la première fois d'une élection présidentielle par la CENI et non le ministère de l'Intérieur.

L'Exécutif ne veut pas croire que M. Kolani est plus RPTiste que le RPT, pour avoir obtenu l'unanimité des voix des membres du parlement (RPT, UFC et CAR). «La sagesse, l'expérience politique des amis et frères de l'opposition permettra à ceux-ci de revenir à de bons sentiments», c'est le vŒu du gouvernement qui renvoie tout le monde à la CENI pour trouver en interne une solution aux contradictions, et non à Ouaga.

Accusé de tout torpiller, le RPT ne veut pas trop se précipiter dans les déclarations pour contredire la position du gouvernement qu'il domine. L'essentiel étant de faire le jeu et de gagner le scrutin de 2010. La bataille ne sera pas facile dans tous les sens.

 

 

 

Kolani élu par un autre bureau d'âge

Interrogé par la presse qui se contentait du communiqué du 15 septembre 2009 qui retrace son élection et des démonstrations de l'opposition jusqu'à l'officialisation du chronogramme du scrutin de 2010, le président de la CENI, Henri Kolani, reconnaît avoir été élu par un autre bureau d'âge mis en place après le départ «injustifié» du président Homawoo Atsou et du rapporteur du premier bureau d'âge. Et d'expliquer qu'après de longues discussions sur le défaut de consensus dans le choix du président de la CENI, le sieur Homawoo Atsou disait avoir levé la séance alors qu'il n'en a aucun droit puisque le règlement intérieur n'accorde pas de privilège au président du bureau d'âge par rapport aux autres membres.

Il faut donc un accord unanime pour lever la séance. Alors même qu'il était mis en minorité dans cette décision, le constat est fait que d'autres membres (dont son rapporteur) étaient déjà en dehors de la salle de plénière. La compréhension était vite venue…

Et puisqu'en dehors d'eux, il restait dans la salle un membre plus âgé et un autre plus jeune, il a été composé un autre bureau d'âge pour procéder à l'élection du président de la CENI conformément au règlement intérieur. Surtout que le temps aussi pressait pour tout tenir dans le délai constitutionnel.

 

 

 

Présidentielle de 2010

Le PJDR a déjà écrit son résultat

En souhaitant que les candidats prennent un engagement de s'abstenir de tout acte de tribalisme et de violence durant la campagne électorale de 2010, le Parti des jeunes démocrates pour le renouveau (PJDR) veut, au finish, obtenir le résultat de zéro blessé, zéro mort, zéro dégât matériel et une victoire du peuple. Ce qu'a réitéré son président Tchondoh Essotina aux militants rassemblés dans une conférence-débat ce 19 septembre à Lomé autour du thème «Présidentielle 2010 au Togo : les militants du PJDR mobilisés contre le tribalisme, la violence et la manipulation politique».

Presque invisible sur le terrain politique togolais, malgré ses 17 ans d'existence, le PJDR veut du coup marquer un retour dans la fièvre électorale de 2010 tout en ne s'alignant pas pour l'heure derrière un candidat. Autrement, il s'est agi de sonner la fibre citoyenne des militants des différents partis politiques en général surtout que la violence n'épargne personne, même l'agresseur. Plus est, le parti trouve le temps propice à la manipulation politique consistant «à utiliser des manŒuvres subtiles voire louches pour amener un individu ou un groupe d'individus à adhérer à sa vision politique, souvent contre sa conviction».

A l'occasion, l'homme politique usera de tous les raccourcis à relent destructeur pour prétendre à son résultat. Des fois, sans en avoir pleinement conscience. Il faut donc savoir écouter et choisir la bonne graine de l'ivraie. Et tous les états-majors politiques doivent garder la leçon du PJDR : «toute situation politique est toujours conflictuelle, ne serait-ce que de manière potentielle». Aussi l'action politique doit-elle, au-delà de la recherche du pouvoir, également prévenir et gérer les conflits entre individus et groupes sociaux.

Rappelons que le PJDR brandit à son actif la participation aux phases administratives des présidentielles de 1993 et 1998, la participation aux législatives de 2002 en positionnant des candidats à Bassar et Afagnan, etc.

 

 

 

Contre la drogue et le crime

Le Togo adopte un plan d'action national intégré

A l'instar de pays voisin de la sous région, le Togo fait face à un accroissement vertigineux du trafic de la cocaïne et le développement du crime organisé. Des quantités relativement importantes d'héroïne, de cocaïne, de cannabis et de médicaments contrefaits sont régulièrement saisies et détruites ces dernières années, d'après le ministre de la Sécurité et de la protection civile, le colonel Atcha Mohamed Titikpina. Il fait cas de la destruction, le 26 juin dernier à Agoènyivé, banlieue nord de Lomé, de 366 kg de cocaïne, 61 kg d'héroïne, 681 kg de cannabis et de 4 tonnes de substances psychotropes et de médicaments contrefaits, d'une valeur d'environ 8 milliards de francs Cfa.

Le trafic tend de plus en plus à s'internationaliser avec les interpellations de latino-américains qui tentent de s'implanter au Togo à partir d'où ils pourraient mener des activités criminelles de grande ampleur. Le plus dramatique est la consommation des drogues, qui «constitue un problème de plus en  plus préoccupant de sécurité et de santé publique», estime le ministre Titikpina. En 2002, une étude menée sur les malades mentaux admis à l'hôpital psychiatrique de Zébévi a montré que 42% d'entre eux sont victimes de la consommation de la drogue.

Renforcer la répression

«Pour faire face aux menaces réelles que sont la drogue et le crime organisé, il est nécessaire de mettre en place un nouveau cadre stratégique de lutte avec des actions qui renforcent et améliorent les mécanismes et la coordination nationale des capacités opérationnelles des structures de contrôles», s'est résolu le gouvernement, mercredi dernier en conseil des ministres, à adopter comme solution au phénomène.

C'est la substance du Plan d'action national intégré (PNI) adopté à cet effet par décret du chef de l'Etat. Ce nouveau cadre engage plusieurs départements ministériels concernés ou qui pourraient être concernés par le phénomène de la drogue.

A savoir la Santé, la Justice, les Enseignements primaire et secondaire, l'Action sociale et la protection de l'enfant, la Défense… Et bien sûr l'Economie et les finances pour ce qui est du blanchiment de capitaux, un cousin très proche, ou presque siamois, du trafic de drogue.

La démarche répond aux recommandations de la Déclaration politique et au Plan d'action régional de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) adoptée le 19 décembre 2008 par les chefs d'Etat et de gouvernement. Elle prend en compte «toutes les initiatives et tous les projets internationaux et régionaux en cours de réalisation… et s'intéresse plus particulièrement au trafic des médicaments contrefaits et le contrôle des précurseurs pour, enfin, éviter le développement de laboratoires clandestins de drogue dans notre pays», explique le ministre de la Sécurité.

Il faut 6 milliards Cfa

Ainsi, une vingtaine d'actions prioritaires ont été identifiées sur la période 2009-2012, visant à renforcer et à améliorer le cadre de coordination national et le renforcement des capacités opérationnelles de l'Office central de répression du trafic illicite des drogues et du blanchiment, les unités de gendarmerie, de la police et de la douane pour intervenir efficacement aux aéroports, au port et aux différents postes de frontières. Le Comité national anti-drogue (CNAD) assure l'opérationnalité du PNI, et se verra renforcé dans sa structure et son mandat afin de pouvoir couvrir les crimes. Coût total du Plan d'action national intégré : environ 6,4 milliards de francs Cfa, dont le gouvernement n'en assure que 9,5% (610.028.250 francs)

Il s'agit essentiellement d'un montant pour la mise en disposition du programme des terrains, infrastructures, du personnel de l'Etat ainsi que l'exonération des taxes matériel importé dans ce cadre, a précisé le ministre Atcha Titikpina. Le gros du budget proviendra des partenaires internationaux.

L'adoption du Plan d'action national intégré par les plus hautes autorités de l'Etat permet au Togo de mettre également en Œuvre les résolutions des Nations Unies contre la drogue et le crime.

 

 

 

Pour plus de protection en matière du VIH/Sida

Les autorités corrigent les insuffisances de la loi

 

La loi n°2005-012 portant protection des personnes en matière de VIH/Sida adoptée par le Togo le 14 décembre 2005 avait été unanimement saluée par l'ensemble des acteurs du développement sanitaire, notamment les organisations de la société civile, les partenaires et les personnes malades. L'intention était principalement de protéger les populations, ainsi que les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) de comportements discriminatoires et de stigmatisation. Près de 4 ans plus tard, le texte a fait son chemin. Il a surtout permis d'identifier ses insuffisances. Aujourd'hui, pour régir les actions et les comportements face à l'épidémie, les autorités ont besoin d'un cadre juridique.

Plus encore, des insuffisances ont été relevées dans les lois de certains  pays relatives au VIH lors d'un atelier de renforcement des capacités sur les droits humains et le genre dans les cadres légaux VIH, en avril 2008 à Dakar, au Sénégal. Et recommandations en ont été faites à l'endroit des pays  participants.

Tout en ayant été citée en exemple, la loi portant protection des personnes en matière du VIH/Sida au Togo comporte des aspects à améliorer. Il s'agit, entre autres, de l'éducation pour un changement de comportement, l'obligation faite dans la loi à tous les Togolais de porter des préservatifs lors des rapports sexuels (Art. 14 et 53), ou de l'obligation faite aux professionnels du sexe de se soumettre à des tests périodiques de dépistage du VIH (Art. 50). Ou encore du caractère trop vague et parfois trop sévère de certaines dispositions pénales.

Ces préoccupations justifient les modifications apportées à la loi du 14 décembre 2005 en matière de protection Sida adoptées mercredi dernier par le gouvernement en conseil des ministres. Des modifications dont l'objet est de réaffirmer le principe du «consentement libre et éclairé» au test de dépistage du VIH. Ainsi, le test de dépistage du VIH sur des personnes de plus de 18 ans ou des mineurs émancipés «ne peuvent se faire qu'avec le consentement libre et éclairé des intéressés. Ils doivent être confidentiels, précédés et suivis de conseils en vue d'une meilleure prise en charge psychosociale et médicale». L'utilisation du préservatif est considérée comme une mesure permettant de prévenir l'infection par le VIH lors des rapports sexuels. Il est donné à la femme la faculté de choisir, au même titre que l'homme, entre les préservatifs féminins et masculins.

Les professionnels du sexe sont cette fois, «encouragés à faire périodiquement leur test de dépistage du VIH. A cet effet, ils doivent bénéficier de conseils et d'informations appropriés…». Pénalement, la personne vivant avec le VIH ne sera poursuivie pour un acte de transmission volontaire au titre de la loi si elle a pris des mesures pour réduire significativement le risque de transmission y compris par le port de préservatif. Ou si elle a informé son (sa) partenaire sexuel(le) de sa séropositivité et a obtenu le consentement libre et éclairé de celle-ci avant l'acte.

L'exploitation frauduleuse de l'état d'ignorance ou la situation de faiblesse d'une personne infectée ou affectée par le VIH, soit pour lui proposer un traitement fallacieux avec extorsion de fonds, soit pour faire consentir cette personne à un acte qui lui est manifestement préjudiciable est punie des peines applicables à l'escroquerie (Art. 66 modifié). Est puni de la réclusion criminelle de 5 à 10 ans quiconque est reconnu coupable d'un acte de transmission volontaire du VIH (Art. 67 modifié). 

Est puni de la réclusion criminelle de 10 à 20 ans, quiconque, se sachant séropositif, a commis sur une personne un viol ayant occasionné la transmission du VIH à celle-ci (Art. 67, al. 3 et 4 modifié).

Au total, le projet de loi modifiant la loi n°2005-012 portant protection des personnes en matière de VIH/Sida du 14 décembre 2005 est composé de 78 articles repartis en 7 chapitres. Reste son examen et adoption par les députés à saisir par le gouvernement.

 

 

Culture

Littérature

Robert Dussey chroniqué chez les Allemands

L'Afrique malade de ses dirigeants, l'essai de Robert Dussey, est accueilli favorablement par la presse allemande. Sous la plume du chroniqueur littéraire Dirke Köpp, le livre a été salué comme exprimant les sentiments de l'opinion internationale mais aussi de la plupart des Africains, en ce qui concerne la gestion au quotidien du destin des peuples africains par leurs dirigeants.

Il est vrai que le livre bruisse de faits qui font écho à l'actualité africaine : vague de modification des constitutions, tripatouillage des élections, vampirisation des finances publiques, guerres civiles, acculturation, populations livrées à elles-mêmes sans gouvernail, dirigeants déboussolés par l'ampleur des tâches, absence de projet pays.

Néanmoins la réception allemande du livre du conseiller diplomatique de Faure Gnassingbé, montre la faille entre milieux intellectuels africains et occidentaux.

Si Robert Dussey met en cause l'Occident- notamment la philosophie de Hegel selon laquelle l'Afrique n'a pas d'histoire- et les dirigeants africains comme responsables de la déchéance du continent, la critique allemande cache bien la responsabilité de l'Europe, en culpabilisant les Africains.

Reste quand même une question sur l'intérêt du public pour un livre qui reprend en réalité tout ce qui a été dit jusqu'à présent sur la gestion de l'Afrique.

En plus de la qualité indéniable de l'Œuvre, il semble bien que Dussey soit une curiosité au regard du contexte politique togolais. Les gens ne comprennent pas bien comment le conseiller diplomatique de Faure Gnassingbé peut brocarder dans un livre les dirigeants africains. La réponse est toute simple : il y a une certaine ouverture d'esprit chez le jeune président.

 

 

La cordonnerie au Togo

Ce secteur qui subit la concurrence chinoise

Le métier de la cordonnerie se porte mal. Les chaussures fabriquées au plan local sont peu prisées par les togolais, si on se réfère aux déclarations des cordonniers. Cependant, ils sont persuadés que leur secteur retrouvera son âge d'or malgré la rude concurrence étrangère. À la concurrence viennent s'ajouter la crise financière et une génération de jeunes qui préfèrent conduire un taxi moto que d'aller en apprentissage dans un atelier de cordonnerie. «Tout est question de vocation, il faut aimer ce métier avant de l'embrasser», déclare un sexagénaire, cordonnier depuis trente ans.

Le cuir, la peau tannée, la peau du warrant ou de l'igoine, sont quelques unes des matières qu'utilisent les cordonniers togolais pour la fabrication de chaussures, des ceintures ou des sacs. Aujourd'hui, les cordonniers sont confrontés à des difficultés d'approvisionnement et de débouchés à cause de la législation sur les espèces en voie de disparition et par les contraintes douanières pour l'accès aux marchés étrangers. «La peau du crocodile est très difficile à obtenir parce que c'est une espèce protégée par la loi mais elle nous permet de faire de bon chiffre d'affaires»,  affirme Souley, cordonnier à Lomé, au quartier Noukafou, la trentaine venu à ce métier par admiration aux ouvrages de son père cordonnier aussi.

Au marché principal de vente des peaux de bête à Zongo derrière le siège de la BTCI, les prix oscillent entre 1000fcfa et 10.000fcfa, parfois plus. Tout dépend du type de peau et de la mesure. La peau du warrant par exemple, quelque soient ses mesures, ne peut dépasser 7000fcfa.

Seul dans son atelier, Souley est occupé à travailler avec minutie la peau de warrant qu'on vient de lui livrer. Au même moment, il entre en négociation avec un homme venu passer la commande des chaussures pour ses deux garçons. « Les chaussures que nous achetons ici ont parfois une durée de vie de trois ans. Je les préfère à celles de Chinois qui résistent à peine un mois», a répondu le client  à notre question de savoir pourquoi n'a-t-il pas opté pour les chaussures chinoises qui sont en plus moins chères.

Ils sont nombreux, comme Souley à voir leur clientèle les fuir vers les «made in Chine». Souley, qui vit de ce métier depuis une dizaine d'années estime que leur produit est incomparable en terme de coût et de qualité avec ceux des chinois. «Nous travaillons à la main et pour avoir par exemple une peau de warrant prête à l'emploi, tu peux passer 24 heures à la traiter.

Pour fabriquer une paire de chaussures il te faut au minimum 48 heures », affirme Souley. «Et si après tout ce temps passé à la fabrication et la rareté des matières premières tu  fixes ton prix à 7000fcfa la paire les clients trouvent que c'est trop cher», conclut-il l'air embarrassé.

Comme partout dans le pays, les cordonniers sont autant affectés par la morosité de l'activité que les couturiers du fait de la concurrence avec des prêts-à-porter et la friperie. Tous les professionnels de ce métier pointent un doigt accusateur sur les chaussures de fabrication chinoise qui, à la fois portent préjudice aux clients du fait de leur mauvaise qualité, qu'aux cordonniers eux-mêmes en raison de la concurrence. Cet avis est largement partagé par Souley «maintenant on a comme l'impression que les clients s'en sont rendus compte, car ils nous reviennent petit à petit.

Ce qui nous laisse croire d'ailleurs que nous allons retrouver notre place d'antan». Certains cordonniers trouvent qu'à la place de la concurrence on devrait plutôt parler de contraintes car bien que les gens aient envie d'acquérir les chaussures de fabrication locale, leur bourse ne le leur permet pas.

Pour mettre un terme à cette précarité, les cordonniers pensent que l'Etat doit y mettre du sien, en les aidant à mieux s'organiser et en définissant une politique apte à sortir ce secteur de l'ornière. Il ne s'agit pas seulement de construire des villages artisanaux, mais aussi, de faire bénéficier aux artisans des formations, afin qu'ils soient en mesure de réaliser des Œuvres de meilleure qualité et avec des moyens sophistiqués.

Mais, Souley pense que si des efforts étaient davantage consentis dans ce sens, au moins, il y aura une possibilité d'imposer leurs chaussures sur les marchés de la sous-région. A quand une vraie cordonnerie togolaise à l'échelle industrielle ?

 

En prélude à ses 50 ans

L'ASECNA prend l'Aéroport de Niamtougou

L'aéroport international de Niamtougou intègre le vendredi 25 septembre  l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA). C'est du moins ce que l'on a appris auprès de la représentation nationale basée à Lomé.

Cet aéroport qui a été ouvert au trafic depuis 1982 et remis aux normes de l'Organisation de l'Aviation Civile cette année, possède une piste de 2500 mètres, un niveau de protection 6, un ILS catégorie 2, un parking de 4 gros porteurs et une aérogare dimensionnée pour traiter 350.000 passagers par an.

La signature  du Protocole d'Intégration qui  se déroulera au siège de la représentation à Lomé s'inscrit dans le cadre de la célébration des 50 ans de cette institution qui s'est imposée en Afrique comme un modèle de coopération, d'intégration et de réussite.

« Avec ses 50 ans d'existence, l'ASECNA a battu le record de longévité des organisations régionales en Afrique. Elle a encore de beaux jours devant elle puisque jouissant encore d'autonomie et d'une santé financière », affirment les responsables de l'Agence.

Au Togo, la célébration des 50 ans se déroule les 24 et 25 septembre. Outre la signature du Protocole d'intégration de l'aéroport de Niamtougou, une journée porte ouverte sur l'Agence au Bloc Technique de l'Aéroport International Gnassingbé Eyadéma, une conférence-débat, une visite des installations de l'aéroport de Niamtougou et un match de football marqueront l'événement.

La Convention instituant  l'ASECNA a été signée le 12 décembre 1959 à Saint Louis au Sénégal, par des Chefs d'Etat et de Gouvernement des Etats autonomes issus des ex-Fédérations de l'Afrique Est francophone, de l'Afrique Ouest francophone et de Madagascar avait pour missions le contrôle de la circulation aérienne, le guidage des avions, la transmission des messages techniques, l'information de vol, la maintenance des installations aéroportuaires, l'assistance météorologique à la navigation aérienne et le contrôle en vol des équipements de radio navigation.

Composée aujourd'hui de 17 membres et la France, l'ASECNA dont le siège se trouve à Dakar au Sénégal a en charge un espace aérien d'une superficie de 16.100.000 Km2 (1,5 fois l'Europe) couvert par 6 régions d'information en vol définies par l'OACI et supervise à ce titre 10 centres de contrôle régionaux, 57 tours de contrôle, 27 aéroport internationaux, 76 aéroport nationaux 60VSAT, 5 radars, 173 milliards de francs CFA investis entre 200-2006 et 300.000 vols traités en moyenne annuellement.

© L'Union du 22 septembre 2009

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