Onze chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), dont le président du Togo, Faure Gnassingbé, ont "salué" vendredi à Ouagadougou "l'initiative" prise par le président ivoirien Laurent Gbgago "pour engager le dialogue" avec le chef rebelle Guillaume Soro.
Ils ont également fait état de leurs "préoccupations face à l'aggravation de la crise en Guinée", où 5 personnes ont été tuées depuis le début d'une grève générale le 10 janvier, et ont élu le chef de l'Etat du Burkina Blaise Compaoré à la présidence de l'organisation régionale pour un mandat d'un an.
Dans le communiqué final après un sommet tenu dans la capitale burkinabè, "ils ont salué l'initiative prise par le président Laurent Gbgago pour engager le dialogue avec le ministre d'Etat Guillaume Soro et ont invité le président de la Cedeao à faciliter ce dialogue pour dynamiser le processus de paix".
Le 19 décembre, M. Gbagbo avait proposé l'instauration d'un "dialogue direct" immédiat avec la rébellion, qui contrôle le nord du pays depuis sa tentative de coup d'Etat de septembre 2002, pour résoudre la crise, au moment où le processus de paix mené par l'ONU est dans l'impasse.
"Tout le monde a accepté ma proposition, il est temps de se mettre en route", s'est félicité le président Gbagbo, dans une brève déclaration à la presse.
"Nous venons d'avoir un soutien renouvelé de la Cedeao pour que nous appliquions le programme de sortie de crise", a pour sa part déclaré à la presse le Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny.
"J'imagine que le chef de l'Etat (Laurent Gbagbo) vous l'a dit, je le confirme: c'est un soutien renouvelé pour mener les actions qu'il faut pour sortir définitivement la Côte d'Ivoire de la crise", a-t-il insisté.
Dans son discours de prise de fonction, le nouveau président de la Cedeao a déclaré: "Nos Etats doivent impérativement consolider la paix et la stabilité en soutenant particulièrement la Côte d'Ivoire dans la relance du dialogue entre les parties signataires des différents accords en vue de l'application de la résolution 1721 pour l'organisation d'élections transparentes courant 2007".
Les chefs d'Etat ont en outre "souligné la nécessité de trouver une solution urgente à la crise, basée sur le lancement immédiat et concomitant des programmes d'identification et de désarmement des groupes armés afin de créer les conditions nécessaires à l'organisation d'élections libres d'ici octobre 2007", selon le communiqué.
"Ils ont invité toutes les forces politiques ivoiriennes à coopérer dans la mise en oeuvre de la résolution 1721 du conseil de sécurité de l'ONU".
Les chefs d'Etat ont également décidé, "de concert avec l'Union africaine (UA), de dépêcher une délégation de haut niveau auprès des membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU en vue d'explorer, selon l'issue du dialogue, les voies et moyens propres à faire appliquer diligemment la résolution 1721".
Ils ont aussi "invité le conseil de sécurité de l'ONU à se rendre en Côte d'Ivoire pour dynamiser davantage le processus de paix".
Concernant la Guinée, ils ont "exprimé leurs préoccupations face à l'aggravation de la crise", selon le communiqué.
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ls ont également "invité le nouveau président en exercice (de la Cedeao) à y dépêcher une délégation en vue d'une concertation avec tous les acteurs politiques afin d'utiliser le dialogue et les moyens non violents pour trouver une solution à la crise", ajoute le texte.