Cédéao

Faure à Abuja

Le président Faure Gnassingbé du Togo et les principaux dirigeants ouest-africains étaient réunis lundi à Abuja pour évoquer notamment les crises au Niger, en Guinée et en Guinée-Bissau et rencontrer le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero lors d'un premier sommet Espagne-Cédéao.

L'impact de la crise économique mondiale sur les quinze Etats membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) figurait également à l'agenda de ce sommet semestriel.A l'ouverture, le président nigérian Umaru Yar'Adua, président en exercice de la Cédéao, a estimé que la région faisait "face à des défis politiques et économiques importants".

Selon le président de la Commission de la Cédéao, Mohamed Ibn Chambas, la situation régionale s'est dégradée depuis le dernier sommet.

"Les perspectives économiques sont devenues moroses, caractérisées par la crise économique mondiale et l'instabilité dans certains pays", a-t-il déclaré.

Concernant la Guinée, les 11 chefs d'Etats présents ont exprimé leur "inquiétude" sur le retard à appliquer le calendrier de retour à l'ordre constitutionnel.

Les militaires au pouvoir depuis le 23 décembre 2008, peu après le décès du président Lansana Conté, ont promis des législatives en octobre et une présidentielle en décembre.

En Guinée-Bissau, où le président Joao Bernardo Vieira a été assassiné le 1er mars, une présidentielle est prévue le 28 juin. Cette date a été maintenue en dépit des assassinats le 5 juin par des militaires du ministre de l'Administration territoriale et candidat Baciro Dabo et de l'ex-ministre de la Défense Helder Proença.

Le sommet a réaffirmé son "engagement à lutter contre l'impunité" dans ce pays.

Pour faciliter le bon déroulement de l'élection, la Cédéao a versé trois mois d'arriérés aux forces armées de Guinée-Bissau, a indiqué M. Yar'Adua qui a appelé à une conférence des bailleurs de fonds après le scrutin.

Quant au Niger, où le président Mamadou Tandja tente de rester au pouvoir au delà de son dernier quinquennat, les chefs d'Etat ont exprimé leurs "vives préoccupations" face aux "risques de dérives qui pourraient découler des récents évènements autour de la constitution".

Le Premier ministre nigérien Seïni Oumarou a assuré que "toutes les parties (continueraient) d'oeuvrer dans le respect de la légalité constitutionnelle (...) et qu'aucune action en violation de la constitution ne (serait) prise".

M. Tandja, qui a convoqué un référendum refusé tant par la Cour constitutionnelle que la Commission électorale nationale, "essaye de se maintenir au pouvoir par des moyens non démocratiques", a déclaré Mahamane Touré, Commissaire de la Cédéao chargé des Affaires politiques, de la Paix et de la Sécurité.

La Cédéao devait également discuter des Accords de partenariat économique (APE) en discussion avec l'Union européenne, un sujet qui divise profondément les quinze pays de l'organisation ouest-africaine.

A l'issue du sommet, les dirigeant ouest-africains devaient discuter démocratie, bonne gouvernance, migration et drogue avec le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, à l'occasion du premier sommet Cédéao-Espagne.

L'objectif "est de renforcer les relations de l'Espagne avec le continent africain, en particulier celles établies avec l'Afrique occidentale", a indiqué Madrid la semaine dernière.

La Cédéao attend du chef du gouvernement espagnol un "accompagnement dans les APE, et une compréhension des priorités des Etats africains".

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.