Cédéao

Revitaliser le processus d'intégration

Le président du Togo, Faure Gnassingbé, et plusieurs de ses homologues ouest-africains étaient réunis vendredi à Abuja pour tenter de revitaliser le processus d'intégration régionale au sein de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest) qui piétine depuis plusieurs années. Ce sommet, précédé par une réunion, la veille, des ministres des Affaires étrangères, a été ouvert dans la matinée par le président en exercice Blaise Compaoré (Burkina Faso). "Ce sommet enjoint les Etats membres de travailler activement à la libéralisation du commerce dans la sous-région", a-t-il déclaré en préambule.

Au-delà des déclaration d'intentions, le président en exercice de la Commission de la Cédéao, Mohammed Ibn Chambas, a été beaucoup plus direct: la libre circulation des biens et des personnes dans les 15 Etats membres est "l'un des plus importants défis" depuis la création de la Cédéao en 1975.Actuellement un ressortissant d'un pays membre ne peut séjourner que 90 jours sans visa dans un autre pays membre et rien n'est prévu à long terme.

La libre circulation des biens n'existe pratiquement pas, chaque Etat maintenant ses règlementations douanières, alors que l'ojectif est une zone sans frontières intérieures.

M. Ibn Chambas, en fonction depuis janvier mais qui a officiellement prêté serment vendredi, a dénoncé les "nombreux obstacles et barrages rencontrés sur les autoroutes régionales" et "l'extorsion de fonds par des officiers" des douanes.

Le patron de la Commission de la Cédéao a également appelé à réduire à leur minimum toutes les barrières douanières non-tarifaires existantes et "tous les goulots d'étranglement" qui empêchent la libre circulation des biens et des personnes.

Mohamed Ibn Chambas s'est malgré tout félicité du taux de croissance économique régional qui s'est établi à 6,1 % en 2006 contre 5,5 l'année précédente, même si l'on est encore loin des 7% nécessaires pour remplir les objectifs de développement du Millénaire fixés par l'ONU (réduction de la pauvreté de moitié d'ici 2015).

La Cédéao avait évoqué dès 2002 l'établissement d'une zone de libre échange pour 2004 et une union douanière totale en 2007 au plus tard.

Les chefs d'Etat et de gouvernement devaient également approfondir le dialogue Cédéao-Union européenne, qui vise à rapprocher les deux entités, et en particulier à étudier s'il est possible pour la Cédéao de calquer certaines de ses institutions sur celles de l'UE.

Hôte du Sommet, le nouveau président nigérian Umaru Yar'Adua, dont c'est la première participation à une réunion de la Cédéao en tant que chef de l'Etat, a pour sa part estimé que la sécurité régionale s'améliorait progressivement.

"Notre région est sur le point d'arriver à la paix, la sécurité et la stabilité politique", "grâce aux mécanismes de médiation de la Cédéao", a-t-il déclaré, citant le cas de la Sierra Leone et du Liberia.

Créée en mai 1975 pour promouvoir l'intégration économique, la paix et la sécurité dans la région, la Cédéao regroupe les pays suivants: Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.

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