Loin des clichés largement répandus en Afrique de l'Ouest, la communauté libanaise du Togo a joué un rôle majeur dans l'édification du pays, et ce, bien avant l'indépendance. Les premiers à s'installer sont les familles William, Nasr, Khalife ou Boustani ; certains d'entre-elles il y a … 125 ans. Les ancêtres de ces premiers migrants libanais sont enterrés a Lomé (Abogamé)
Actif dans l'économie, les libanais du Togo le sont aussi dans la politique ; Philippe Nasr est élu député CUT de Lomé aux élections du 27 Avril 1958
Ces libano-togolais sont parfaitement intégrés à la société locale dont ils parlent souvent les langues comme l'Ewé ou Kotokoli et de nombreux métissages entre communautés viennentt renforcer ce sentiment identitaire.
C'est en 1961 qu'une première délégation de députés togolais se rend au Liban dans le cadre d'une visite officielle.
Le Président Gnassingbé Eyadema y effectue un séjour en 2002 lors du sommet de la Francophonie.
Si de nombreux Libanais vivent au Togo, plusieurs centaines de Togolais se sont installés au pays du cèdre depuis une dizaine d'années.
Ils seraient environ 600, selon les estimations du consul honoraire togolais à Beyrouth, Georges Boustani. Le consulat veille à protéger les Togolais en leur offrant une assistance juridique pour la signature de leur contrat de travail.
Georges Boustani gère aussi les situations d'urgence, comme en 2006 lors de l'intervention militaire israélienne contre le Hezbollah, ou il avait fallu procéder à l'évacuation de certains ressortissants togolais.
Les Togolais du Liban sont présents dans de nombreux secteurs de la société comme la construction, la médecine, l'enseignement, les transports la sécurité et même le sport.
Lawoé Nunyabu (photo), originaire du village de Kouma (plateau de Danyi) est arrivée à Beyrouth il y a un an ; elle parle déjà l'arabe et est devenue une experte en cuisine libanaise. Son objectif : revenir à Lomé pour y ouvrir un restaurant servant les traditionnels mézzé, le tabboulé, le fattouche, le chich taouk ou le kafta michouiyé
Cette diaspora très active joue également un rôle économique très important en envoyant chaque année pour plus d'un million et demi de dollars aux familles restées au pays.
Les autorités libanaises veulent désormais encourager les étudiants togolais à venir compléter leur formation à Beyrouth dans les grandes universités comme l'American University of Beirut (AUB), fondée en 1866, qui enseigne la médecine, le commerce International, l'ingénierie, la théologie, le droit, la diplomatie ou l'archéologie. Un enseignement délivré en français, en anglais et en arabe.
De manière générale, le Liban souhaite renforcer ses liens historiques avec le Togo dans le domaine culturel, mais également sur un plan économique et commercial.
(Envoyé spécial à Beyrouth, Tarek Boustani)