Comment justifier le coup d'Etat intervenu en Mauritanie le 6 août dernier et qui a vu le remplacement du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, démocratiquement élu, par le général Mohamed Ould Abdel Aziz. C'est la mission délicate confiée à un groupe de députés mauritaniens qui sont venus expliquer leur point de vue aux autorités togolaises. Pour Khalifa Ould Taleb, « Ce changement a été salué par l'immense majorité de la population et par les parlementaires ». Et le député mauritanien d'indiquer qu'il comptait sur l'aide du Togo pour sortir son pays de l'isolement.
Ce sera difficile car ce coup d'Etat n'est ni du goût de l'Union européenne, ni de l'Union africaine.Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) a demandé à la Commission de l'UA, notamment à son président Jean Ping, de "lui soumettre, le plus tôt possible, des mesures concrètes à prendre" pour pousser la junte mauritanienne à s'intégrer dans un processus de rétablissement de l'ordre constitutionnel.
Des représentants de l'UA, de l'Union européenne (UE), de la Ligue arabe, de l'Organisation internationale de la Francophonie, de la Conférence islamique, des membres permanents et africains du Conseil de sécurité de l'ONU se sont réunis le 10 novembre dernier au siège de l'UA, pour adopter une position commune sur la Mauritanie.
L'UE de son côté a donné jusqu'au 20 novembre à la junte pour libérer le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et restaurer "l'ordre constitutionnel", faute de quoi elle déclenchera un processus de sanctions.
Et les réactions ne sont pas plus tendres du côté de Washington.