
À l’ouverture de la deuxième édition du Lomé Peace and Security Forum (LPSF), samedi à Lomé, le président du Conseil, Faure Gnassingbé, a livré une allocution forte et lucide, appelant les pays africains à repenser en profondeur leur approche de la paix et de la sécurité.
À l’ouverture de la deuxième édition du Lomé Peace and Security Forum (LPSF), samedi à Lomé, le président du Conseil, Faure Gnassingbé, a livré une allocution forte et lucide, appelant les pays africains à repenser en profondeur leur approche de la paix et de la sécurité.
Un discours d'engagement, de responsabilité et de rupture assumée avec les modèles sécuritaires imposés de l’extérieur.
Cette édition du Forum se tient dans un contexte géopolitique mondial instable, où la multiplication des conflits et l’essoufflement des mécanismes multilatéraux font peser de lourdes menaces sur les équilibres régionaux.
Faure Gnassingbé a d’abord posé un constat sans détour : l’Afrique ne peut plus être le simple théâtre des rivalités extérieures. « L’avenir de la sécurité africaine se jouera d’abord ici, sur notre continent », a-t-il affirmé, appelant à une véritable autonomie stratégique dans la définition des priorités, des instruments et des alliances.
Le président a plaidé pour des institutions régionales robustes (UA, CEDEAO, CEEAC, SADC), et des capacités nationales renforcées : armées professionnelles, diplomaties actives, services de renseignement efficaces.
Deuxième conviction forte : la paix durable se construit sur l’inclusion, la justice sociale et la dignité. Pour Faure Gnassingbé, les conflits africains trouvent trop souvent leur origine dans des inégalités non résolues, des frustrations ou des formes d’exclusion.
« La sécurité n’est pas qu’une affaire d’armes et de budgets. C’est aussi une affaire d’éducation, de santé, d’emploi et de gouvernance. »
Le Togo, a-t-il rappelé, a choisi de faire de l’inclusion sociale et territoriale un axe central de sa stratégie sécuritaire.
Prévenir au lieu de subir
Le président du Conseil a ensuite insisté sur la nécessité d’une approche anticipative et coordonnée de la sécurité. Face à des menaces évolutives – terrorisme, cyberattaques, insécurité climatique, désinformation –, l’Afrique doit renforcer ses capacités de veille stratégique, d’alerte précoce et d’intervention rapide.
Il a aussi souligné les risques liés à l’usage détourné des technologies, appelant à une régulation africaine de l’intelligence artificielle et des outils numériques.
Enfin, M.Gnassingbé a abordé un enjeu fondamental : le financement de la sécurité africaine. Il a dénoncé une architecture financière mondiale inadaptée, qui pousse les États à creuser leur dette pour assurer la sécurité de leurs citoyens.
« Investir dans la paix africaine, c’est prévenir des crises dont le coût serait infiniment plus lourd. »
Il a plaidé pour que les dépenses sécuritaires dans les États de première ligne soient reconnues comme des biens publics mondiaux, et a appelé à une réforme urgente du système de notation de la dette.
Lomé, capitale d’un autre récit africain
Clôturant son intervention, le président du Conseil a réaffirmé que Lomé devait rester un lieu de clarté, de lucidité et de solidarité, et que le Forum devait continuer à porter une voix africaine forte, tournée vers des solutions endogènes, cohérentes et résilientes.
« La paix n’est pas un rêve naïf, mais une stratégie exigeante. »
Le LPSF, voulu comme un espace d’action et de propositions, s’impose désormais comme un rendez-vous majeur pour la réflexion sécuritaire africaine. De Lomé pourrait bien émerger une doctrine nouvelle : celle d’une Afrique souveraine, responsable et en paix.
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