Diplomatie

Une nouvelle carte de l'Afrique se dessine à Lomé

Les participants au 9e Congrès panafricain à Lomé, ont planché sur une question rarement abordée mais aux implications profondes : la représentation de l’Afrique sur la carte du monde.

Un continent visuellement réduit © republicoftogo.com

Les participants au 9e Congrès panafricain à Lomé, ont planché sur une question rarement abordée mais aux implications profondes : la représentation de l’Afrique sur la carte du monde.

Dans la continuité de la campagne internationale « Correct the Map », ils ont appelé à corriger cette perception visuelle héritée de siècles de cartographie eurocentrée.

La campagne « Correct the Map » dénonce l’usage généralisé de la projection de Mercator, inventée au XVIᵉ siècle par le cartographe flamand Gerardus Mercator. Cette projection, conçue pour la navigation maritime, déforme les surfaces terrestres : les pays proches de l’équateur apparaissent plus petits qu’ils ne le sont réellement, tandis que les régions situées aux hautes latitudes (Europe, Amérique du Nord, Russie) apparaissent disproportionnellement grandes.

Conséquence : l’Afrique, pourtant le deuxième plus grand continent du monde avec ses 30 millions de km², semble visuellement réduite par rapport à l’Europe ou au Groenland, alors qu’elle est en réalité 14 fois plus vaste que ce dernier.

Pour Robert Dussey, le ministre togolais des Affaires étrangères, cette représentation biaisée alimente une perception faussée des rapports de puissance et de grandeur. « Corriger la carte, c’est aussi corriger notre regard sur l’Afrique et sur son rôle dans le monde », a-t-il déclaré devant les délégations réunies.

Le ministre insiste sur le caractère symbolique mais stratégique de ce combat : rendre justice à l’Afrique, c’est reconnaître sa véritable place géographique, démographique et économique sur l’échiquier mondial.

Lancée par des universitaires, des artistes et des militants africains et afro-descendants, « Correct the Map » vise à promouvoir des projections cartographiques alternatives, telles que la projection de Gall-Peters, qui respecte mieux les proportions réelles des terres.

La campagne ne plaide pas seulement pour une modification des cartes scolaires ou politiques, mais aussi pour une révision des imaginaires collectifs, où l’Afrique apparaît encore trop souvent marginalisée.

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