Le Réseau des organisations paysannes et de producteurs d'Afrique de l'ouest (Roppa) a réclamé lundi, lors d'une réunion à Ouagadougou, que les produits agricoles importés dans la région soient taxés à plus de 50%, et non pas à 35% comme l'ont prévu les chefs d'Etat. Le réseau de paysans ouest-africains va remettre mercredi un mémorandum à ce sujet aux représentants de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa, 8 pays) et de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (15 pays), réunis en session dans la capitale burkinabè.
Le Roppa fait valoir dans ce texte que "le tarif extérieur commun de la Cédéao fixé actuellement à 35% est inférieur à celui pratiqué par les pays de l'Afrique de l'Est qui taxent le lait importé à plus de 60% et par l'Union européenne (UE) où les produits alimentaires de base (céréales, produits laitiers et viande, sucre) sont taxés à plus de 50% en moyenne"."Un tarif extérieur commun sur les produits agricoles de la Cédéao inférieur à 50% ne permettra pas à la région d'atteindre les objectifs stratégiques de développement", notamment ceux de la politique agricole commune de la Cédéao, assure le réseau.
Le Béninois Jacques Bonou, vice-président du Roppa, a déclaré à Ouagadougou que "le Roppa veut un tarif extérieur commun plus favorable aux producteurs agricoles, au développement de l'agriculture et à la création d'un marché régional de produits agricoles basé sur la préférence communautaire".
Le Roppa demande notamment un "contingentement, c'est-à-dire une limitation des volumes de produits agricoles importés à taux faible".
Le réseau regroupe des organisations paysannes de 11 pays: Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Gambie, Guinée (Conakry), Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Sierra Leone et Togo.
La Cédéao négocie actuellement un Accord de partenariat économique (APE) avec l'Union européenne prévu pour être signé en fin juin 2009.