Depuis plusieurs années, les entreprises chinoises effectuent une percée remarquée sur le continent africain. Textile, électronique, cosmétique , vélos ou motos, inondent les grandes capitales de Dakar à Johannesbourg. Des prix bon marché aidés par la baisse du dollar et une diversification de l'offre ont séduit les clients.
La Chine ne se limite plus aujourd'hui à la copie des bien de consommation occidentaux comme ce fut jadis le cas. Elle innove et propose des produits de grande qualité comme des ordinateurs, des téléphones portables et même des voitures.Peu présents en Afrique, les modèles 4X4, les berlines ou les minibus commencent à débarquer. Et le Togo n'échappe pas à cette vague.
Yuan Li (photo) est le directeur général de Sinocar, la première société spécialisée dans la vente de véhicules chinois. Son implantation au Togo s'inscrit dans le cadre des très bonnes relations politiques et économiques entre Beijing et Lomé, mais pas seulement. De par sa situation géographique, le Togo permet de commercer facilement avec les pays de la sous-région : Burkina, Niger, Bénin, Ghana et même Tchad.
De fait, les Hover 4X4, les pickup Wingle 4x4, les Socool, les Florid et les minibus Golden Cup sont vendus non seulement à Lomé, mais également à Accra, Ouaga ou Cotonou.
« Nous avons installé notre base au Togo parce que c'est un pays de paix qui offre un climat propice pour les affaires. Nous avons actuellement, un entrepôt où l'on peut stocker trente-six véhicules neufs que nous renouvelons très régulièrement en fonction de la demande.
« Impossible d'être en rupture de stock quelle que soit le volume de la commande que nous recevons »., affirme Yuan Li.
La Chine est convaincue que ses voitures deviendront bientôt très populaires en Afrique, à l'instar de ses motos. La recette est simple, les véhicules sont meilleur marché que leurs concurrents européens, japonais ou coréens et les pièces détachées plus abordables.
Sinocar compte parmi ses clients plusieurs sociétés d'Etat.
Si tout va bien, Yuan Li envisage d'installer son entreprise en zone franche et d'y construire une chaîne s'assemblage de certains véhicules.
Le dynamisme du jeune patron chinois ne s'arrête pas à la commercialisation de voitures ou de minibus « made in China » ; sa confiance dans les capacités de l'économie togolaise à se redresser le conduit à monter en parallèle une usine textile.
BBI Groupe est spécialisée dans la fabrication d'uniformes pour l'armée, les services publics ou les compagnies de sécurité (treillis, chaussures, casquettes, insignes, badges, boutons spéciaux …).
90% des employés des sociétés de sécurité privée à Lomé sont habillés par BBI, comme d'ailleurs près de 10.000 soldats des FAT. L'usine qui emploie 70 salariés travaille également à l'export en Afrique. Une commande a été passée récemment par l'armée tchadienne.
« Nous utilisons une main d'Œuvre moins chère, nous nous devons d'être compétitif tout en proposant qualité et rapidité d'exécution . Nous souhaitons aussi nouer un partenariat avec une école de formation au Togo, pour disposer d'ouvriers qualifiées que nous pourrons alors embaucher dans nos usines » explique l'entrepreneur chinois ravi de travailler pour les togolais ; des gens « courtois amicaux et humbles ».
Sites des sociétés
SINOCAR
BBI GROUPE
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