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Lomé-Londres : un partenariat « au-delà de l’assistance », selon Arthur Trimua

Une semaine après la clôture de la quatrième édition du Forum UK–West and Central Africa (UK–WCAF), tenue pour la première fois à Lomé, le ministre délégué chargé de la Promotion de l’investissement, Arthur Lilas Trimua, dresse un bilan résolument positif et pragmatique.

Arthur Lilas Trimua © DR

Une semaine après la clôture de la quatrième édition du Forum UK–West and Central Africa (UK–WCAF), tenue pour la première fois à Lomé, le ministre délégué chargé de la Promotion de l’investissement, Arthur Lilas Trimua, dresse un bilan résolument positif et pragmatique.

« Ce n’était pas une rencontre de plus », insiste-t-il d’emblée, répondant aux critiques qui voient dans ces grands forums internationaux que des « messes touristiques » pour élites. « Le bien-être des populations reste la finalité de toute politique d’investissement », martèle le ministre.

Le forum a permis au réuni plus de 1.500 participants, dont une forte délégation d’hommes d’affaires britanniques et plusieurs ministres ouest-africains. 

Pour Arthur Trimua, l’enjeu était clair : « Positionner le Togo comme hub privilégié pour les investisseurs du Royaume-Uni vers l’Afrique francophone et anglophone », une ambition directement liée à l’adhésion récente de Lomé au Commonwealth et au repositionnement post-Brexit de Londres sur le continent.

Le Togo a déroulé un catalogue d’opportunités ciblées : agriculture et agro-industrie (transformation locale des produits), infrastructures et construction (logements, routes, ports), numérique et énergies renouvelables, tourisme et industrie manufacturière

Le clou du forum aura été la signature d’un mémorandum d’accord entre le gouvernement togolais et UK Export Finance (l’agence britannique de crédit à l’export). Cet engagement ouvre la voie à une ligne de crédit dédiée aux projets togolais, des mécanismes de garantie et de financement préférentiel, un portefeuille global estimé à environ 250 milliards FCFA (380 millions £)

« Attention, précise Arthur Trimua, les Togolais ne doivent pas croire que nous avons déjà cet argent en caisse. Les négociations des prochaines semaines permettront de sélectionner et de structurer les projets prioritaires. »

Parmi les premiers projets déjà identifiés figure un programme d’électrification rurale, chiffré à 62 millions de dollars.

Interpellé sur la perception parfois distante de ces forums par la population, le ministre répond sans détour :

« Grâce à ces financements, nous allons améliorer l’accès à l’électricité, à l’eau potable, à l’assainissement et aux infrastructures de santé. Le secteur privé togolais, jeune et dynamique, sera au cœur de ces projets. Il créera des emplois décents, de la valeur ajoutée et des richesses inclusives. »

Il met également en avant l’image de la jeunesse togolaise, « saine, formée et entreprenante », qui s’est illustrée lors du forum et qui est appelée à devenir « un véritable partenaire » des investisseurs étrangers, et non une simple main-d’œuvre.

En conclusion, Arthur Trimua relaie le message du chef de l’État : le Togo veut « dépasser la logique d’assistance » pour construire des partenariats économiques « solides, équitables et respectueux de la dignité des parties ».  

Avec le Royaume-Uni qui cherche de nouveaux relais en Afrique et un Togo qui affirme de plus en plus son rôle de hub régional, le UK–WCAF 2025 pourrait bien marquer un tournant concret dans la diversification des partenaires et le financement du Plan national de développement (PND) et de la Feuille de route gouvernementale 2020-2025.

Les prochains mois diront si les 250 milliards annoncés se traduisent effectivement en grues, en centrales solaires et en usines de transformation sur le sol togolais. Pour l’heure, Lomé a réussi son pari : faire parler d’elle comme d’une destination crédible, ouverte et pragmatique.

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