Le ministre togolais de l'Economie et des Finances, Adji Othèth Ayassor, est à Washington depuis lundi où il participera à partir du 25 avril aux Assemblées de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Mardi, le FMI a annoncé un nouveau décaissement de plus de 26 millions de dollars en faveur du Togo. Une somme destinée à aider le Togo dans sa politique de réformes.
La réunion de Washington se tient en pleine crise économique mondiale avec des effets négatifs pour l'ensemble des pays du continent.L'Afrique n'entrera pas en récession en 2009 ou en 2010, mais sa croissance subira un "profond ralentissement" lié principalement à la baisse de la demande mondiale en matières premières, selon les prévisions du FMI publiées mercredi.
Le Produit intérieur brut (PIB) du continent progressera de 2,0% en 2009 et de 3,9% l'année suivante, après avoir crû à un rythme bien plus soutenu ces dernières années (+6,2% en 2007, +5,2% en 2008), précise le Fonds monétaire international pour qui les avancées économiques "durement acquises" sont aujourd'hui menacées.
L'Afrique est affectée par plusieurs "chocs externes", selon le FMI: l'effondrement de la demande mondiale en matières premières qui entame les ressources des pays exportateurs de pétrole (Angola, Nigeria, Gabon...), l'assèchement des fonds envoyés par les travailleurs expatriés et la "réduction" des investissements étrangers.
La plupart des régions du continent (Afrique subsaharienne, Afrique des Grands Lacs, Afrique de l'Ouest...) verront ainsi leur PIB progresser plus lentement qu'auparavant, les pays de la Corne de l'Afrique (Ethiopie, Soudan) réussissant toutefois à tirer leur épingle du jeu (+5,1% en 2009, +5,7% en 2010).
L'Afrique du Sud, plus intégrée au marché mondial et donc plus exposée à la crise financière, devrait, elle, voir son PIB reculer de 0,3% en 2009, de même que l'Angola (-3,6% en 2009) dont les revenus pétroliers sont amputés par la baisse de la demande mondiale.
A un niveau plus global, le Fonds prévoit une "détérioration substantielle" des balances de paiement et des équilibres budgétaires sur le continent qui pourraient empirer si la baisse de l'activité mondiale se prolongeait.
"Si certains pays disposent d'une marge de manoeuvre, d'autres font face à des conditions de financement extrêmement serrées" et auront besoin d'un soutien supplémentaire des Etats et institutions donateurs pour contenir les "conséquences sociales" de la crise, note le FMI.
L'inflation sur le continent devrait par ailleurs rester à un niveau très élevé en 2009 à 9%, contre 10% en 2008.
En photo : Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI