Le système éducatif du Togo à l'image de la société globale a besoin de réformes adaptées pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement. Pour Elvis Ajavon, Ajavon, qui a travaillé près de 20 ans au ministère de l'Education Nationale en France et qui est Chevalier des Palmes académiques, l'absence de cadres qualifiés et de matériels didactiques adaptés ont fait du système éducatif un instrument de sous-développement.
La question fondamentale que pose M. Ajavon est la suivante : quel type d'éducation pour quel type de togolais et quel type de société ? Selon lui, une réforme en profondeur s'impose.Le système politique doit promouvoir un type d'éducation qui favorise l'éclosion des talents dans les couches sociales majoritaires, qui modernise l'état actuel des divers niveaux d'enseignement, stimule la découverte de l'environnement physique, culturel, économique, diffuse des connaissances scientifiques de base et des technologies appropriées nécessaires à l'augmentation de la productivité et à l'amélioration des conditions d'existence.
L'école togolaise est en crise, et en pleine déliquescence, assure Elvis Ajavon. Les Togolais se battent pour l'avènement de la démocratie en tant que système politique capable de favoriser la conquête de leur indépendance. L'indépendance ne se résume pas à une simple proclamation. Elle se construit à travers un projet de développement national visant à relever les défis du monde moderne.
Parmi ces défis qui méritent d'être relevés figurent la formation et l'éducation qui sont à la base de tout développement. Le meilleur critère d'évaluation du changement se révélera à travers la situation que le changement auquel le peuple togolais aspire, fera à l'éducation nationale, laquelle devra figurer en bonne place dans la modernisation du Togo.
L'enseignement préscolaire n'est pas encore clairement séparé de l'enseignement primaire. Des problèmes liés à la taille de l'école, aux conditions du milieu et au degré de formation des responsables, font confondre les effectifs du préscolaire avec ceux des classes enfantines.
Si l'on se réfère à la population en âge de fréquenter l'enseignement préscolaire, la demande potentielle serait d'environ un million d'enfants.
Mais il faut tenir compte des sur-âgés (les plus de 6 ans) qui atteignent près de 85% des effectifs du préscolaire.
Elvis Ajavon estime qu'il faut engager d'urgence une réforme en profondeur de tout le système. Il se dit prêt à aider les autorités togolaises.
Pour répondre aux besoins immédiats des enfants scolarisables qui augmentent, il faudra doubler le nombre actuel d'écoles. Cela signifie que l'Etat doit partager avec le secteur privé la responsabilité de la construction des salles de classe et la formation d'un nombre égal de professeurs.
Une telle rencontre doit entraîner du même coup la définition et la mise en chantiers d'une nouvelle philosophie de l'éducation togolaise axée sur une rupture graduelle avec le symbolisme traditionnel et une ouverture progressive vers les techniques modernes de l'audiovisuel et de l'internet.
L'École Normale Supérieure ne fournit pas suffisamment de diplômés pour enseignement secondaire. Les diplômés sont souvent délaissés par manque de places et de postes à pourvoir. D'où des redressements indispensables à ce niveau.
M. Ajavon a beaucoup d'autres idées pour réformer l'éducation. Des idées qu'il espère partager avec les officiels togolais lors de sa prochaine venue à Lomé.