Après quinze années d’errance politique sans alternance, Alliance nationale pour le changement (ANC) continue d’exercer un sport devenu sa spécialité : rejeter systématiquement la faute sur les autres. Cette fois encore, le régime en place est désigné comme l’unique responsable de l’échec d’un combat que le parti promettait pourtant victorieux à sa création.
Après quinze années d’errance politique sans alternance, Alliance nationale pour le changement (ANC) continue d’exercer un sport devenu sa spécialité : rejeter systématiquement la faute sur les autres. Cette fois encore, le régime en place est désigné comme l’unique responsable de l’échec d’un combat que le parti promettait pourtant victorieux à sa création.
Samedi, sur une radio privée, Nicolas Manti a livré un exercice bien rodé. Selon lui, si l’alternance n’a jamais vu le jour, ce n’est certainement pas la faute de l’ANC, mais celle de dirigeants « réfractaires à la démocratie ». Une explication simple, presque confortable, qui évite toute introspection.
Pourtant, la réalité politique est moins indulgente. Né d’une scission avec l’Union des forces de changement (UFC) de Gilchrist Olympio, l’ANC avait à ses débuts bénéficié d’un important capital de sympathie. Beaucoup y voyaient alors une alternative crédible, capable de renouveler l’opposition et de mobiliser les Togolais autour d’un projet clair.
Mais au fil des années, ce soutien s’est effrité. Boycotts à répétition, stratégies hésitantes, absence de remise en question et leadership figé ont progressivement éloigné une population lassée des discours sans résultats. Pendant que d’autres partis reconnaissent, parfois à demi-mot, leurs erreurs et leurs limites, le parti dirigé par Jean-Pierre Fabre persiste à se présenter comme irréprochable, victime permanente d’un système hostile.
Faire comme si quinze années d’échecs successifs n’avaient strictement rien à voir avec les choix internes du parti relève moins de l’analyse politique que de la mauvaise foi assumée.
Lorsque l’ANC affirme encore avoir « besoin du peuple » et que « le peuple a besoin de lui », la formule sonne aujourd’hui davantage comme un slogan nostalgique que comme un constat. Le peuple, lui, semble surtout avoir pris ses distances avec une formation qui promet l’alternance depuis une décennie et demie, sans jamais en dessiner le chemin crédible.
À force de refuser toute responsabilité, l’ANC risque de remporter une victoire certaine : celle du déni.
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