Politique

L’ANC veut gérer sans tutelle, mais avec un petit coup de main 

L’Alliance nationale pour le changement (ANC) a ressorti cette semaine un vieux dossier : l’ingérence supposée du pouvoir central dans la gestion des communes. En ligne de mire, une requête simple : « Laissez les maires – surtout ceux de l’opposition – respirer un peu. »

Décentralisation heureuse © republicoftogo.com

L’Alliance nationale pour le changement (ANC) a ressorti cette semaine un vieux dossier : l’ingérence supposée du pouvoir central dans la gestion des communes. En ligne de mire, une requête simple : « Laissez les maires – surtout ceux de l’opposition – respirer un peu. »

Lors d’un point presse, Nicolas Kwami Manti, secrétaire général adjoint de l’ANC, a plaidé pour que le gouvernement ne répète pas les « erreurs » de la première mandature. Traduction : on veut bien gérer nos communes, mais sans les ministres dans les pattes. À croire que certains arrêtés préfectoraux arrivent plus vite qu’un communiqué municipal !

Le parti a remis sur la table l’affaire des rues rebaptisées dans la Commune Golfe 4 – celle que dirige (ô surprise !) Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC. En 2021, treize rues avaient été renommées, adieu « Boulevard du 13 janvier » et « Avenue du RPT », bonjour « Rue Sylvanus Olympio » ou « Rue Edem Kodjo ». Mais patatras ! Le ministère de l’Administration territoriale a sifflé la fin de la récré : décision jugée nulle et sans effet, et hop, retour à l’envoyeur.

Depuis, la loi sur la décentralisation a été relue, retouchée, repliée, dépliée… Bref, les panneaux sont restés au garage.

L’ingérence oui, mais avec un soupçon de soutien !

L’ANC rappelle que le contrôle de légalité exercé par l’État ne doit pas se transformer en télécommande depuis Lomé II. « Ce que dit la loi, pas ce que pense le gouvernement », insiste M. Manti. Une précision utile, surtout quand la frontière entre contrôle et « recadrage politique » devient floue comme une météo de saison des pluies.

Mais l’ironie de l’histoire, c’est que Jean-Pierre Fabre a été réélu maire de Golfe 4… grâce aux voix du parti au pouvoir. Une alliance inattendue ? Un coup de pouce républicain ? Ou simplement l’ingérence bienveillante qu’on aime bien ?

Autonomie communale ou pas, une chose est sûre : au Togo, la décentralisation est un sport de contact, et le marquage à la culotte administratif peut parfois freiner les ardeurs municipales. Mais tant que les rues n’ont pas encore été rebaptisées « Boulevard du Malentendu » ou « Rue de l’Ingérence Sélective », tout va bien.

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.