
À défaut de vision claire et de programme politique solide, certains partis de l’opposition togolaise semblent désormais n’avoir pour seul levier que la rue.
À défaut de vision claire et de programme politique solide, certains partis de l’opposition togolaise semblent désormais n’avoir pour seul levier que la rue.
Vendredi à Lomé, la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) et le Front de Libération Nationale (FLN) ont tenu une conférence de presse pour annoncer leur soutien aux manifestations projetées les 26, 27 et 28 juin par des activistes proches de la Diaspora.
« Que chacun se lève ! » a scandé Thomas Kokou N’Soukpoé, porte-parole du regroupement, dans un appel aussi solennel que creux, visant à relancer une mobilisation populaire qui peine à exister.
Depuis les manifestations peu suivies du 6 juin, relayées surtout sur les réseaux sociaux, cette frange de l’opposition cherche à s’accrocher à tout écho médiatique pour exister politiquement.
Mais ce soutien bruyant à des actions aux contours flous traduit surtout un malaise stratégique. En misant une fois encore sur la rue, ces partis avouent leur incapacité à agir dans les cadres démocratiques existants : ni propositions concrètes, ni stratégie électorale claire, ni dialogue engagé avec les institutions. Leur positionnement s’apparente de plus en plus à une agitation de principe.
La manœuvre politique n’échappe à personne. Derrière les slogans de « liberté » et de « souveraineté intégrale », c’est avant tout une tentative de récupération opportuniste d’une grogne sociale diffuse, sans direction ni projet.
À l’approche des élections municipales prévues pour le 17 juillet, le calendrier de ces manifestations ne doit rien au hasard : faire du bruit pour exister médiatiquement.
Face à cette tension instrumentalisée, plusieurs voix s’élèvent pour appeler au calme.
La Conférence des Évêques du Togo (CET), notamment, a invité à la retenue et au dialogue. Une prise de position saluée, dans un contexte où la stabilité reste fragile et où les appels à l’insurrection ne servent ni la démocratie, ni les citoyens.
En somme, le réflexe pavlovien de certains partis à appeler la rue au secours témoigne moins d’un engagement pour le peuple que d’un aveu d’échec.
L’avenir du Togo ne se construira pas sur des surenchères verbales ni sur des mobilisations sans cap, mais sur des idées, des projets, et le respect des institutions républicaines.
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