Politique

La DMP conteste la légitimité du nouveau gouvernement

Critiques extrêmes © republicoftogo.com

Le tout premier gouvernement de la 5e République, fraîchement nommé, n’a pas convaincu tout le monde. Et certainement pas la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), regroupement politique de l’opposition, qui y voit moins une volonté de réforme qu’une manœuvre de verrouillage politique.

Composée de 17 ministres de plein exercice et 10 ministres délégués, la nouvelle équipe est qualifiée par la DMP de "dilution des responsabilités" et de gouvernement "de fait, non de droit", issu selon eux d’un processus "illégal et imposé".

« Ce gouvernement ne bénéficie d'aucune légitimité politique, morale ou républicaine », tranche la DMP dans un communiqué au ton ferme.

Plus qu’un désaccord politique, c’est la structure même du gouvernement qui suscite la méfiance de l’opposition. Le rattachement direct de quatre portefeuilles clés à la Présidence du Conseil – Défense, Fonction publique, Transports, Dialogue social – est perçu comme un geste de centralisation extrême du pouvoir exécutif entre les mains du président du Conseil, Faure Gnassingbé.

Pour la DMP, ce "cumul inédit" permet à l’exécutif de verrouiller les principaux leviers de contrôle du pays : sécurité, mobilité nationale, et gestion des agents publics.

« Ce n’est pas une architecture gouvernementale, c’est une mécanique de concentration autoritaire », résume un cadre du mouvement.

Dans cette nouvelle équipe, certaines têtes familières ne passent pas. Le maintien de Gilbert Bawara, désormais en charge des relations avec le Parlement et les Institutions, est qualifié de stratégie d’évitement du contrôle législatif. La DMP l’accuse d’être le "gardien du verrou politique", garant d’un système fermé à tout dialogue démocratique réel.

Même rejet pour Robert Dussey, reconduit aux Affaires étrangères. L’opposition y voit "une façade diplomatique pour un régime de plus en plus isolé", davantage préoccupé par l’image que par les partenariats stratégiques solides.

Le choix de Séna Alipui est vu comme une tentative de neutralisation des voix critiques plutôt qu’un véritable signal d’ouverture. Quant aux nouveaux visages, comme Mama Omorou à l’Éducation ou Jean-Marie Tessi à la Santé, ils n’inspirent pas davantage confiance à la DMP.

« Leur technicité ne compensera pas l’absence de légitimité. Ils auront peu de marge dans un système où tout reste concentré au sommet », avertit le regroupement.

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