Peu connu du public, Komlan Mally, qui a été nommé lundi Premier ministre par le président du Togo, Faure Gnassingbé, à la surprise générale est considéré comme un homme "très rigoureux" par ses proches. "C'est un homme rigoureux qui aime le travail bien fait", affirme l'un de ses collaborateurs au ministère de la ville et de l'urbanisme. "Il est plein d'ambitions et depuis qu'il occupait ce ministère beaucoup de choses ont changé", renchérit un autre collaborateur.
Administrateur civil de 47 ans, M. Mally, qui succède au vieil opposant septuagénaire Yawovi Agboyibo, a occupé les postes de préfet de Wawa (96-99) et du Golfe (2002-2006), avant d'être nomme en septembre 2006 à la tête du ministère de la ville.Son ascension rapide se poursuit avec l'entrée au comité central du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir), et un siège de député dans la préfecture d'Amou, sa région d'origine au centre du pays, lors des législatives du 14 octobre dernier.
Calme et discret, M. Mally a déjoué tous les pronostics, car la plupart des Togolais s'attendaient à la nomination d'un homme de l'opposition.
Des observateurs avaient même misé sur la reconduction de Yawovi Agboyibo, démissionnaire le 13 novembre, au regard du travail accompli ces derniers mois à la primature, avec une bonne "cohabitation" avec le président.
Pour un observateur, le choix du président pourrait en fait avoir été influencé par la bataille qui s'est jouée le 25 novembre au Parlement, lorsque le Comité d'action pour le renouveau (CAR) de M.Agboyibo et l'Union des Forces de Changement (UFC) de Gilchrist Olympio avaient boycotté l'élection des membres du bureau du Parlement pour protester contre l'attribution du poste de premier vice-président à un homme du RPT.
Des responsables des principaux partis d'opposition n'ont pas voulu faire de commentaire sur le choix de M.Mally.
Dans un communiqué, M.Agboyibo a simplement félicité son successeur et l'a invité à oeuvrer pour la réalisation des réformes.