Kpatcha Gnassingbé aurait reconnu être le propriétaire d'une clé USB, saisie à son domicile, et contenant une quinzaine de documents compromettants sur la tentative de coup d'Etat déjouée au Togo il y a quelques semaines. C'est Jeune Afrique qui l'affirme lundi. Le journal indique s'être procuré des pièces de l'instruction où figurent, notamment, un plan de contrôle militaire de Lomé et une proclamation de prise du pouvoir par les forces armées. Cette dernière fustige « le désordre » et « la gabegie » qui, selon les présumés putschistes, règneraient sur un pays « sans autorité visible », devenu « une grande plaque tournante de la drogue ».
Toujours selon les documents consultés par Jeune Afrique, les mutins projetaient de mettre en place un « comité national de rectification et de réconciliation » dont la présidence aurait été confiée au commandant Abi Atti, 46 ans, ancien patron des forces spéciales de la gendarmerie. Le CNRR s'engageait à organiser rapidement des élections « crédibles et transparentes » auxquelles Kpatcha Gnassingbé avait l'intention d'être candidat. Entre-temps, ce dernier devait récupérer son poste de ministre de la Défense, dont il avait été écarté en décembre 2007.L'hebdo panafricain indique que parmi les fichiers figurant sur la clé USB se trouve un projet de communiqué qui lui est attribué, dans lequel Kaptcha apporte son soutien à un coup d'Etat qu'il vient, dit-il, de « suivre avec une grande surprise mais avec beaucoup d'attention », avant de demander « à tous et à chacun d'éviter la chasse aux sorcières et les règlements de compte ».
Jeune Afrique N° 2523