Union Africaine

Création d'une "Autorité" de l'UA

Les dirigeants africains sont parvenus dans la nuit de jeudi à vendredi à Syrte à un compromis pour créer une "Autorité" commune qui "coordonnera" les politiques de défense et les relations internationales, mais sans les pouvoirs étendus souhaités par Mouammar Kadhafi.

Cette nouvelle "Autorité de l'Union africaine", qui remplace la Commission de l'UA, a été adoptée après plus de quatre heures de discussions nocturnes.Elle sera notamment chargée "de la coordination de la politique étrangère et de la coordination de la politique de défense du continent", a expliqué à la presse le ministre béninois des Affaires étrangères Jean-Marie Ehouzou, qui représentait son pays lors des discussions qu'il a qualifiées de "longues et difficiles".

Selon lui, "le document reflète un peu les sentiments de tout le monde, y compris ceux du Guide" libyen, Mouammar Kadhafi.

"Les Etats sont prêts à laisser tomber une partie de leur souveraineté au profit de cette Autorité", a-t-il estimé.

Le numéro un libyen aurait souhaité que la nouvelle Autorité soit dotée d'une pleine compétence en matière de défense et de relations extérieures africaines, mais plusieurs pays s'y sont fermement opposés.

Il a néanmoins obtenu une avancée sur la voie des "Etats-Unis d'Afrique" qu'il appelle de ses voeux, avec l'attribution à la nouvelle Autorité de compétences en matière de "défense commune" et de relations extérieures que l'actuelle Commission n'a pas.

Pour entrer en vigueur, la création de l'Autorité devra être ratifiée par les Parlements des 53 membres de l'UA.

La nouvelle Autorité doit être dotée d'un président, d'un vice-président et de "secrétaires" qui remplaceront les actuels commissaires de l'UA.

Selon le document adopté par le sommet de Syrte, elle sera entre autres chargée de "coordonner les positions des Etats membres de l'Union africaine lors des négociations internationales". Elle pourra aussi "parler au nom" de toute l'UA "au sein des organismes internationaux, notamment dans le domaine de la politique extérieure, sur mandat des Etats membres".

Elle devra coordonner "la mise en oeuvre de la politique africaine commune de défense et de sécurité, ainsi que les stratégies et la mobilisation des ressources nécessaires pour la défense du continent".

L'UA s'était déjà mise d'accord lors de son dernier sommet en février à Addis Abeba sur le principe de la transformation de la Commission en "Autorité" mais devait en préciser à Syrte ses compétences.

Les débats des derniers mois, parfois très houleux, ont opposé les tenants d'une accélération de l'intégration africaine emmenés par le colonel Kadhafi aux partisans du statu-quo, comprenant notamment le Nigeria et les Etats d'Afrique australe.

Les chefs d'Etat participant au 13e sommet de l'UA à Syrte, dont le président du Togo, Faure Gnassingbé, devaient se retrouver vendredi en fin de matinée pour clore leurs travaux.

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